Jeudi 30 octobre, le comité NPA 18e a organisé une rencontre/discussion autour du documentaire les Voix de DITA, un court-métrage réalisé par des camarades bosniens sur la lutte des ouvrierEs de l’usine de détergent DITA, située à Tuzla, une ville industrielle ravagée par les privatisations et destructions d’usine.
Tuzla s’est fait connaître en février 2014 pour une insurrection populaire ayant déclenché un « printemps des Balkans » dans plusieurs villes en Bosnie Herzégovine : après avoir renversé les autorités locales, les habitantEs de Tuzla ont mis en place des « plenums ». Un mouvement qui sommeille aujourd’hui, défié par les partis nationalistes sortis vainqueurs des récentes élections, et traversé par des tensions internes, et qui pourtant marque une transformation majeure dans l’histoire contemporaine de la région : pour la première fois depuis les guerres, une majorité opprimée a exprimé la nécessité de dépasser les clivages ethno-nationalistes pour confronter une oligarchie criminelle.
Notre soirée, qui a réuni une cinquantaine de personnes, participait au soutien des camarades mobilisés sur place. IntellectuelEs/militantEs de gauche en exil ou convertis au nationalisme, révisionnisme sur les acquis de l’expérience autogestionnaire yougoslave... il est devenu difficile de se dire de « gauche » en ex-Yougoslavie. Aujourd’hui, une jeune génération se bat pour donner une direction aux protestations sociales.
La rencontre a « débouché » sur un réseau solidaire Balkan, en cours de construction, avec pour premiers objectifs de faire connaître les analyses critiques des camarades sur les privatisations se déroulant à la périphérie de l’Europe occidentale, et de confronter les enjeux du présent à l’historique yougoslave. Ici en France, il semble nécessaire d’établir des rapports de contre-pouvoir dans les réseaux de travail des sans-papiers venus d’ex-Yougoslavie, dont l’appartenance culturelle est souvent motif à une exploitation « entre soi ».