Dans la même salle où nous avions reçu Olivier Besancenot à propos de la Révolution russe en novembre dernier, Alain Krivine est venu animer un débat sur Mai 68 le lundi 14 mai. À 20 h, la salle était déjà bien remplie, pas très loin de la centaine de présentEs. Quelques retardataires suivront les échanges debout.
Alain a livré sa vision du mouvement de Mai, de la révolte étudiante à la grève ouvrière, de ce pourquoi Mai n’a pas abouti en révolution et de ce qu’il en reste aujourd’hui. Ses souvenirs, anecdotes et analyses des événements ont permis aux plus ancienEs de se rappeler leur jeunesse et aux plus jeunes d’avoir un aperçu de ce qu’ont pu vivre leurs parents ou grands-parents. Et le ras-le-bol de l’époque n’est pas sans rappeler notre propre ras-le-bol, même si les luttes et manifestions dans lesquelles nous sommes engagés n’atteignent pas – encore – le niveau d’il y a 50 ans. Dans le débat, nombre de « vétérans » ont eu à cœur de livrer à leur tour le récit de « leur » Mai 68. Des militants de La France insoumise venus en nombre ont défendu les positions de leur parti dans les luttes en cours, qu’ils estimaient injustement mises en cause par notre camarade. Alain a exposé en retour pourquoi il fallait se méfier d’un éventuel nouveau Mitterrand, prêt à se servir de nos luttes comme d’un tremplin vers le pouvoir, avant de conclure la soirée par ce vœu : que le prochain Mai 68 aille jusqu’au bout.
À défaut de continuer le combat, on a continué le débat : discussions animées en petits groupes ou autour de la librairie-table de presse. En bref, cette soirée laisse le sentiment qu’à défaut d’attirer les foules, le NPA à Caen arrive à proposer un espace de discussion qui intéresse bien au-delà de ses propres rangs.
Correspondante