Ensemble, contre le gouvernement PS-Medef, résister et construire une alternative anticapitaliste
Après quatre mois de lutte contre la loi travail et son monde, le gouvernement n’aura eu de cesse, cet été, d’instrumentaliser les attentats de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray ou bien encore le « burkini » pour mieux nous diviser et faire oublier que des milliers de jeunes, salariéEs, précaires, intermittentEs se sont mobilisés et se sont donnés rendez-vous à la rentrée.
Non à l’impérialisme et à l’islamophobie !
Cazeneuve et Hollande ont aussitôt annoncé l’intensification des frappes en Irak et en Syrie. Mais ils ne feront pas de nous les complices de leur sale politique, de leurs sales guerres. Daesh est renforcée par les guerres des coalitions européennes et américaines, dont le gouvernement Valls-Hollande, et par leur politique néo-coloniale. Pour arrêter les guerres et leur répercussion terroriste en France, il faut stopper immédiatement les interventions impérialistes en Afrique et au Proche-Orient et soutenir les Palestiniens et les Kurdes !
Surfant sur la peur d’une partie de la population, le gouvernement veut nous faire croire à un ennemi intérieur : les femmes en « burkini ». Le raccourci raciste sur « les radicalisations rapides » insinue que derrière chaque musulman se cache un poseur de bombe potentiel ! Mais ils ont poussé le bouchon tellement loin que même la Ligue des Droits de l’Homme a gagné son recours au conseil d’Etat contre l’interdiction des « burkinis » ! Les femmes doivent disposer librement de leur corps contre tous ceux qui veulent les forcer à se couvrir ou à se découvrir !
Construire un mouvement d’ensemble
L’urgence en cette rentrée est, plus que jamais, de combattre ce gouvernement, sa loi travail illégitime et l’ensemble de sa politique. La journée de grève et de manifestations intersyndicale du 15 septembre est un test dans l’objectif de créer une mobilisation pour l’abrogation de cette loi rétrograde.
Les mobilisations sont nombreuses en cette rentrée : les rendez-vous des Nuits Debout et des différents collectifs dans tout le pays, les rassemblements contre le meeting du PS à Colomiers (31) ou pour « la séparation du Medef et de l’État », la préparation de la riposte contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes… sans oublier les ripostes antiracistes, contre l’islamophobie ou pour l’accueil des migrantEs, à Calais et ailleurs.
Nous devons aussi nous battre contre la politique de criminalisation du mouvement syndical car de nombreux salariéEs (dockers du Havre, Goodyear, Air France…) sont trainés devant la justice dans les jours qui viennent et des dizaines de manifestantEs contre la loi travail poursuivis par une justice revancharde. Cette répression contre les acteurs du mouvement se place dans une évolution plus large vers le tout sécuritaire qui vise à contrôler et bâillonner toutes celles et tous ceux qui tentent de résister à l’austérité ou qui représentent un danger pour leur système.
Il faudra donc également répondre massivement à chacun de ces rendez-vous. Contre tout cela, nous sommes toujours déterminéEs à combattre ce gouvernement et toute sa politique. Mais nous ne gagnerons pas sans un mouvement d’ensemble du monde du travail, une grève générale,. Ensemble, nous devons mettre toutes nos énergies à élargir et faire converger nos résistances.
Contre ce gouvernement, la droite et le FN, une alternative politique anticapitaliste
S’il est indispensable de soutenir dès aujourd’hui l’ensemble des luttes en cours et de créer les conditions d’une mobilisation générale contre ce gouvernement, il faut aussi jeter les bases d’une alternative politique anticapitaliste qui ne pourra exister sans mobilisations, sans résistances. Indépendante des institutions au services des classes dirigeantes, cette alternative politique ne peut aussi qu’être indépendante du PS, en particulier aux prochaines élections présidentielles et législatives, au premier comme au second tour, car celui-ci mène une politique au service du patronat, soutient les projets inutiles et développe un racisme d’État. Une politique dont seul aujourd’hui le FN de Marine Le Pen profite pour déverser sa démagogie réactionnaire, anti-ouvrière, nationaliste et xénophobe.
Cela implique de tourner la page des alliances avec le PS qui ont fracassé le Front de Gauche et qui font du Parti communiste, malgré la volonté de bon nombre de militants, un parti tenu par les institutions du capitalisme. Cela implique aussi de ne faire aucune concession sur l’internationalisme et l’antiracisme. Cela implique enfin de ne pas espérer en un « homme providentiel », mais de croire à nos luttes, à prise en main par les exploités de leurs intérêts sur la scène politique.
Il y a urgence à construire une alternative politique, pour une rupture avec le capitalisme, une transformation révolutionnaire de la société, une nouvelle représentation politique des exploitéEs et des oppriméES, qui contribue à leur mobilisation et leur émancipation, pour imposer nos propres réponses sociales, écologiques, démocratiques contre tous les projets nuisibles de leur monde capitaliste.
Depuis des jours, se pressent les nouveaux candidats, de la gauche institutionnelle à la droite et l’extrême droite. Mais ils ont tous fait la démonstration, à leur échelle, que nous n’avions rien à attendre de leurs promesses, la solution est entre nos mains.
Nous avons besoin d’une force pour nous représenter nous-mêmes, pour imposer le partage du temps de travail, l’interdiction des licenciements, la saisie des banques, la socialisation des grands moyens de production, la liberté de circulation et d’installation pour tous les migrantEs et bien d’autres mesures. Une force pour réoccuper l’espace politique squatté par ceux qui ne nous représentent pas mais décident en notre nom, pour que les exploitéEs et les oppriméEs fassent enfin entendre leur voix. C’est d’ailleurs le sens de la campagne de Philippe Poutou, qui sera le candidat du NPA aux élections présidentielles de 2017.