Publié le Dimanche 4 décembre 2022 à 10h00.

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Mediapart a révélé le mois dernier que Laurent Wauquiez, l’actuel président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes, organise de somptueux « dîners au sommet » aux frais du contribuable. Alors que certains budgets publics sont à la peine, le coût par tête de ces rencontres s’élève à 1 110 euros, soit l’équivalent d’un Smic.

Une société de conseil a été grassement payée pour aider à l’organisation de ces événements, et son dirigeant est connu pour avoir aidé Macron à lever des fonds pour sa campagne de 2017. Sous couvert de réunir le gratin régional dans des lieux de prestige afin de « créer des synergies », seul élu présent à ces soirées (!), il semble bien que l’ambitieux prépare aussi, et surtout, sa candidature pour 2027. Et quand il s’agit de justifier le coût de ces rencontres, Wauquiez dit : « Je vous rappelle les grandes masses ; la masse financière de la Région, c’est 4 milliards. La préoccupation de nos compatriotes, c’est de savoir si on augmente les taxes et les impôts. En Auvergne-Rhône-Alpes, on n’augmente pas les impôts ». Outre qu’il fait passer les préoccupations des patrons pour celles des masses, on notera sans surprise que pour lui l’argent n’a aucune valeur absolue. Les riches cyniques raisonnent toujours ainsi. Peu importe le gaspillage ou le vol d’un million d’euros, pourvu que le larcin soit noyé dans un milliard !

Plus récemment, c’est le Canard enchaîné qui affirme que l’épouse d’Éric Ciotti, autre droitier ambitieux au sein de LR, aurait cumulé plusieurs emplois grassement rémunérés aux niveaux de l’Assemblée, de la ville de Nice et du département des Alpes-Maritimes. Une affaire « penelopesque » dit-on en référence à l’épouse de François Fillon. Encore un droitier ambitieux venu de LR, mais aussi très malheureux puisque l’affaire des emplois fictifs de sa femme lui a fait perdre l’élection présidentielle, a mis fin à sa carrière politique, et lui a valu une condamnation notable en appel : quatre ans de prison dont un ferme, 375 000 euros d’amende, et dix ans d’inéligibilité. Le crime ne paye pas toujours. Mais pour un Fillon, combien d’autres ?

Et puis, que dire de la mise en examen d’Alexis Kohler pour prise illégale d’intérêts ? Le tout-puissant secrétaire général de l’Élysée aurait, depuis bien longtemps, gardé secret ses liens familiaux avec les principaux actionnaires du groupe de transport maritime MSC, alors même que ses fonctions lui permettaient d’intervenir au plus haut niveau en faveur de cette multi­nationale. Il n’est d’ailleurs pas le seul au sein de l’executif à être poursuivi pour des délits financiers. Sébastien Lecornu, ministre de Armées, et Olivier Dussopt, ministre du Travail, sont eux aussi empêtrés dans des affaires de prise illégale d’intérêts. Richard Ferrand, ancien président de l’Assemblée nationale, également. Et, plus à droite sur l’échiquier, au RN, c’est tout un système de financement politique délictueux depuis dix ans qui a fait l’objet d’un procès en appel le mois dernier. N’en jetez plus, la liste est interminable.

La place manque ici, et parfois même la mémoire. Certes, toutes ces affaires diffèrent en nature et en gravité, et parfois de très loin. Mais elles révèlent toutes le rapport au pouvoir et à l’argent du personnel politique de la bourgeoisie. Rendez l’argent !

Certains esprits exigeants nous rappelleront que le compte de campagne de Jean-Luc Mélenchon continue de susciter des ennuis judiciaires à plusieurs figures de La France insoumise. C’est vrai, même la gauche anti-libérale n’est pas épargnée par les affaires politico-financières. Mais peut-être touche-t-on ici aux contradictions profondes des courants politiques réformistes qui considèrent que le système pourrait être simplement modifié de l’intérieur. Ce type d’affaires nous rappelle que c’est bien plutôt le système qui change ceux qui refusent de le renverser. Et pour cela, le NPA a (aussi) besoin de vos dons !

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