Ce début décembre a vu se multiplier les initiatives du bras armé de l’extrême droite, organisant les groupuscules armés identitaires autour de l’officine d’Éric Zemmour et Marion Maréchal, Reconquête. Les cibles sont diverses : meetings politiques, initiatives de santé publique, établissements scolaires. On doit se mobiliser de toute urgence contre le monde de Darmanin, en nous souvenant qu’il est gros de celui de Zemmour et Le Pen.
La division des tâches entre une extrême droite armée et non instituée et une extrême droite instituée n’est pas étanche : elle est de plus en plus coordonnée. Son objectif premier est raciste et se déploie à tous les niveaux.
Menace d’extrême droite contre l’enseignante Sophie Djigo
Ainsi, le vendredi 2 décembre, le projet pédagogique d’une enseignante de philosophie autour de l’accueil des migrants, qui devait inviter les élèves à découvrir les initiatives de solidarité proposées par l’association Auberge des migrants, a été annulé par le rectorat car « les conditions de sécurité n’étaient pas réunies » du fait des menaces de Reconquête et du Rassemblement national.
Les menaces ont été lancées par Reconquête, suivies d’un communiqué des deux partis frères Reconquête et RN avant d’être relayées et dynamisées par les médias de la fachosphère : fdesouche, boulevard Voltaire, Riposte laïque… Cette enseignante n’a pas été ciblée seulement en raison de son projet pédagogique : Sophie Djigo est la fondatrice du collectif Migraction 59, une plateforme qui met en rapport des citoyenEs engagés et les exiléEs bloqués aux frontières.
Son positionnement se veut éthique et non politique : elle l’appelle citoyen, d’autres le nommeraient humaniste ou humanitaire. Elle souligne qu’il n’est pas politique. Pour l’extrême droite, cette distinction bourgeoise est abolie, et s’interroger sur des faits humains comme l’exil mérite menaces, voire sanctions. En face, l’État assume sa faiblesse face à l’extrême droite militante et préfère céder.