Bâtir une alternative à l’agro-industrie est une tâche immense. La Confédération paysanne s’y emploie au sein de Via Campesina. L’agriculture paysanne qui se décline en élevage paysan.
Cela repose sur une charte qui définit « une agriculture productrice de biens marchands et non marchands dans l’intérêt de la société » et dix principes, parmi lesquels : une répartition planifiée des volumes de production afin de permettre au plus grand nombre de vivre du métier, la solidarité avec les paysanNEs du monde, le respect de la nature et des ressources, une garantie de qualité gustative et sanitaire, le maintien de la diversité animale et végétale.
Un autre élevage est possible
Un tel modèle alternatif à l’élevage industriel mettrait fin aux échanges mondialisés tant pour la nourriture du bétail venant d’Amérique latine, souvent issue de monocultures dévastatrices pour les sols, souvent OGM et affamant les populations, que pour le commerce mondial des animaux réduits à une simple matière première.
Consommer moins de viande
Il s’agit pour les éleveurs de « donner du sens à l’élevage en tant que relation humain-animal » et faire de leur métier une « partie intégrante de la nature et des écosystèmes » 1. Cela suppose des fermes à taille humaine, qui cultivent elles-mêmes les aliments pour leurs bêtes et leur offrent des conditions de vie dignes — remettre les vaches sur l’herbe et les cochons sur la paille, dit-on au CEDAPA (Centre d’études pour un développement agricole plus autonome) 2— qui valorisent des filières d’abattage distinctes de l’industrie. Vers un service public d’abattage paysan, à échelle humaine, contrôlé par les paysanNEs eux-mêmes, sans course au tonnage, sans cadences imposées, au sein duquel on mettrait « en exergue le respect des animaux, à travers des pratiques limitant les stress et évitant toute souffrance inutile » 3. Cela n’est compatible qu’avec une réduction drastique de la consommation de viande.
- 1. charte-agriculture-paysanne.pdf
- 2. https://www.cedapa.com/
- 3. https://www.abattagespay…