Notre-Dame-des-Landes en janvier 2018 a été une victoire retentissante après une lutte au long cours. Mais depuis, force est de constater la totale intransigeance et l’incroyable brutalité de la macronie face aux mouvements sociaux et écolos.
Répression et criminalisation sont ses seuls messages en retour. Monte alors la conscience que décidément : « Fin du monde, fins de mois, même combat ! » et apparaît aussi plus nettement l’illégitimité de ce pouvoir verrouillé de part en part par des institutions antidémocratiques. Plus que jamais, c’est la nécessité d’une révolution anticapitaliste qui s’impose.
Un nouveau programme de transition…
Pour hâter l’heure des ruptures franches, pour faciliter l’entrée dans l’action déterminée du plus grand nombre. Il s’agit d’avancer des objectifs, des exigences populaires, perçues à la fois comme désirables, nécessaires et atteignables. Si rien n’est à jeter de la précieuse expérience du mouvement ouvrier, aucun copié-collé ne sera possible. Il y a du neuf, de l’inédit : il faut tout retravailler !
Aujourd’hui, la crise climatique/écologique surdétermine la situation sociale et politique : nos propositions doivent organiser la décroissance de la production matérielle et des transports.
C’est un impératif à lier nécessairement à la démocratie et l’auto-organisation. La ligne de classe sera réaffirmée car c’est aux riches d’en faire les frais : il faut réduire de toute urgence leur emprise sur nos vies et nos corps, sur le monde !
Des mesures urgentes écosociales
• Cibler la consommation des riches : mise hors la loi des jets privés et des super-yachts, arrêt de la production des SUV, réduction drastique des voyages aériens.
• Imposer des régulations à leurs frais : on stoppe les fuites de méthane, les rejets de gaz fluorés. Interdiction de toute déforestation supplémentaire, destruction de zone humide, exploration/exploitation de nouvelles réserves fossiles.
• Engager le changement total des politiques agricoles conforté par l’instauration d’une Sécurité sociale de l’alimentation qui pérennisera les financements.
• Transformer les modes de transport : sortie du tout-auto, développement prioritaire des transports en commun et du vélo.
• Affirmer le lien « justice fiscale, justice sociale = justice climatique » en instaurant un salaire maximum à 4 smic, en relevant le smic, en confortant et en étendant la protection sociale (une Sécu de l’alimentation qui donnera l’accès au bio à toutEs), en instaurant la continuité du salaire qui rendra possible les reconversions, la réduction ou l’arrêt de secteurs industriels entiers (automobile, armement…), en instaurant la gratuité des services (eau, électricité, transports du quotidien) jusqu’au niveau des besoins de base, en réquisitionnant les logements vides et en rénovant les passoires thermiques.
• Ordonner l’arrêt du pillage des ressources des pays du Sud en annulant les dettes du Sud, en indemnisant les pertes et dommages, en arrêtant la politique des « compensations carbone », en levant les brevets.
• Dégager les immenses ressources nécessaires en supprimant le secret bancaire, en établissant le cadastre des fortunes, en supprimant les paradis fiscaux et réinstaurant la ponction à 95 % sur la dernière tranche des revenus, en socialisant par expropriation l’ensemble du secteur bancaire et celui de l’énergie
Pour produire moins et réduire la durée légale de travail
Le démantèlement du système publicitaire est une urgence pour nous extraire de l’aliénation du consumérisme, la localisation maximum des productions permettra la réduction des transports, la relance de la lutte antiproductiviste rendra possible la semaine de 32 heures, étape vers les 28 heures.
Ces mesures urgentes ne peuvent pas être imposées « d’en haut », elles ne peuvent venir que d’une dynamique « par le bas », d’une démocratisation radicale. Ces mesures urgentes ne sont pas gravées dans le marbre. Elles constituent un chantier loin d’être abouti. Elles sont à travailler, à discuter avec l’apport des réflexions neuves et fécondes de l’écoféminisme et de l’écologie décoloniale.