Le Liban a obtenu son indépendance en 1943 à la suite du Mandat français qui avait été imposé sur le pays en 1920. La représentation politique au Liban est organisée selon des lignes confessionnelles. Le système confessionnel libanais (comme le confessionnalisme en général) est l’un des principaux instruments utilisés par les classes dirigeantes au pouvoir pour renforcer leur contrôle sur les classes populaires, en les maintenant subordonnées à leurs dirigeants confessionnels.
Un système politique confessionnel
Dans le même temps, le système confessionnel libanais est né parallèlement au développement du capitalisme libanais et en interaction avec la domination coloniale française. Depuis l’indépendance du Liban en 1943, la nature confessionnelle de l’État libanais a servi les élites politiques et économiques des groupes confessionnels au pouvoir, qui se sont appuyés sur l’orientation économique libérale du pays pour consolider leur pouvoir.
Après la fin de la guerre civile en 1989, ce pouvoir n’a fait que se renforcer. Les gouvernements libanais successifs ont adopté des politiques néolibérales qui ont conduit à l’approfondissement des caractéristiques historiquement constituées de l’économie libanaise : un modèle de développement axé sur la finance et les services dans lequel les inégalités sociales et les disparités régionales sont très prononcées.
Les conséquences de la Nakba au Liban
Le Liban a été impacté dès le début par la naissance de l’État d’Israël ou Nakba (« la catastrophe » en arabe), en 1948. En plus de ses crimes contre les PalestinienNEs, l’armée d’occupation israélienne nouvellement créée a également commis des crimes au Liban à cette période, notamment dans le village de Houla à la fin du mois d’octobre 1948 en massacrant, en deux jours, toutEs les civilEs qui y étaient restéEs. Le Liban a également accueilli plus de 100 000 réfugiéEs palestiniens. Les Nations unies ont établi 16 camps officiels de réfugiéEs palestinienNEs au Liban. À son apogée, le nombre de réfugiéEs palestinienNEs dépassait probablement un demi-million de personnes, soit plus de 10 % de la population totale du Liban, même si l’UNRWA estime aujourd’hui ce nombre à environ 250 000.
Aux origines de la guerre civile de 1982 à 2000
Par la suite, le Liban a subi de nombreuses attaques de l’armée d’occupation israélienne et plusieurs invasions et guerres. En 1978, l’armée d’occupation israélienne envahit une partie du Sud-Liban pour combattre la résistance palestinienne. Quatre ans après cette invasion, l’État israélien débute une nouvelle invasion s’étendant cette fois jusqu’à la capitale Beyrouth.
L’objectif de l’invasion baptisée « Paix en Galilée » en 1982 est d’éliminer la résistance palestinienne, la présence politique de l’OLP, les forces progressistes libanaises et d’installer un régime ami à Beyrouth. Dans ce cadre, la capitale subit un siège mortifère et est bombardée massivement, menant finalement à l’expulsion des forces de l’OLP de Beyrouth vers Tunis en 1982. À la suite de ce départ forcé de l’OLP, seront commis les terribles massacres de Sabra et Chatila, en septembre 1982, sous la responsabilité de l’occupation israélienne.
Le rôle du Hezbollah après 2000
La création et le développement du Hezbollah sont historiquement liés à divers éléments de l’invasion du Liban par l’armée d’occupation israélienne en 1982 et de l’occupation du pays jusqu’en 2000, ainsi qu’à la dynamique politique et aux projets régionaux de la République islamique d’Iran (IRI).
L’occupation du Sud-Liban se termine en 2000 avec le retrait des troupes israéliennes, à l’exception des fermes de Chebaa, une zone contestée à cheval entre le Liban et la Syrie.
L’armée d’occupation israélienne lance une nouvelle guerre contre le Liban en 2006, avec le soutien des États-Unis, qui cause la mort de plus de 1 200 personnes, dont 270 combattants du Hezbollah. Israël a perdu plus de 150 personnes, principalement des soldats. Malgré l’asymétrie des pertes et des effectifs militaires — tous deux largement en faveur d’Israël —, Israël n’a pas réussi à atteindre ses objectifs en affaiblissant de manière significative le Hezbollah, tant politiquement que militairement, ce que ce dernier considérait comme un succès politique. Dans le même temps, et cela constitue une différence majeure avec la guerre israélienne actuelle contre le Liban, pas un seul cadre haut placé du Hezbollah n’a été tué pendant les 33 jours de guerre, malgré de nombreuses tentatives de l’armée d’occupation israélienne, notamment le largage de 22 tonnes de bombes sur un bunker à Beyrouth supposé être occupé par des membres haut placés du Hezbollah, ou l’échec de l’enlèvement de dirigeants clés.
Après la guerre de 2006, la frontière israélo-libanaise n’a connu que quelques incidents sécuritaires, la plupart survenus entre 2013 et 2014, après le déclenchement du soulèvement syrien. Le Hezbollah a riposté militairement à de multiples incursions israéliennes.