Les 26 et 27 janvier s’est tenue à Commercy, dans la Meuse, l’assemblée des assemblées Gilets jaunes. Plus de 350 personnes étaient présentes, représentant une centaine de délégations, dont 75 étaient mandatées par leurs groupes locaux.
Les débats y ont été vifs et chaleureux, en grande partie grâce au travail du groupe des Gilets jaunes de Commercy qui avaient pris en charge l’organisation de l’événement. Les habitantEs du coin ont aussi mis la main à la pâte, notamment en logeant chez eux les déléguéEs. Ce groupe local, composé d’une cinquantaine de personnes, est très soudé et très actif. En plus de tenir une cabane sur un rond-point, il se réunit en assemblée, chaque jour, depuis plus de deux mois.
Du rond-point aux assemblées locales
L’assemblée des assemblées s’est ouverte sur un tour de présentation des délégations présentes, qui ont témoigné d’une reprise d’activités du mouvement après les vacances de Noël : petit mouvement de ré-occupation des ronds-points, reconstruction des cabanes, occupation de bâtiments (la Maison du Peuple de Saint-Nazaire), organisation des manifs. Autre fait notable, le besoin exprimé d’une plus grande structuration des groupes : en coordonnant entre eux les groupes à différentes échelles et surtout en se réunissant en assemblée, pour décider démocratiquement des modalités d’actions et des revendications.
L’enjeu démocratique au centre des débats
La question démocratique était ainsi au centre des débats, tant sur le mouvement des Gilets jaunes que sur le déroulé de l’assemblée des assemblées. Est-on légitime à produire un appel ? Quelles revendications mettre en avant ? Comment maintenir la spontanéité et la liberté du mouvement tout en se structurant, condition sine qua non pour amplifier la mobilisation ? Comment faire émerger une voix commune qui donne une orientation sans inutilement diviser ?
Autre crainte, celle liée à la nécessaire collaboration avec les organisations du mouvement social et ouvrier : comment militer ensemble sans se faire absorber par les logiques d’appareil ? Que faire des luttes sur les lieux de travail, comment les articuler au mouvement des Gilets jaunes ?
TouTEs ensemble dans la grève générale !
Une chose est sûre, tout le monde ressentait la nécessité de l’entrée dans la danse des centaines de milliers de syndiquéEs, et de ce fait un fort espoir reposait sur la grève du 5 février. La fatigue des occupations quotidiennes de ronds-points et des manifestations du samedi se fait ressentir : on se doit de passer un cap sans quoi l’horizon est bouché. Mais comment s’y prendre ? Un débat a par exemple eu lieu sur les comités pour la grève du 5 février : devait-il s’agir de « comités Gilets jaunes » pour marquer clairement que nous gardions la direction du mouvement, ou de « comités de grève » comme c’est traditionnellement le cas ?
Quoi qu’ il en soit, touTEs les participantEs ont témoigné d’une volonté de poursuivre la lutte jusqu’au bout, ensemble, face à une police ultra-violente, face à un gouvernement qui refuse d’entendre la contestation, face à un président méprisant. Comme le dit l’appel : « Ne restez pas seuls, rejoignez-nous ! »
Louise R.