Publié le Mercredi 9 juillet 2025 à 13h19.

Où en est la gauche un an après le NFP ?

Il y a un an, le NPA-l’Anticapitaliste prenait part au Nouveau Front populaire, constitué à l’initiative des partis politiques autour des Écologistes, du PS, du PCF et de LFI, notamment à travers la candidature de Philippe Poutou dans la première circonscription de l’Aude, mais aussi à travers l’intervention de nos militants dans de multiples collectifs locaux, notamment à Avignon autour de Raphaël Arnault.

Lespoir que cette alliance électorale puisse se transformer en un mouvement de fond de la population a existé, notamment dans l’entre-deux-tours. Cette mobilisation électorale et militante a permis d’obtenir un répit contre l’extrême droite.

Le NFP a su rassembler partis, syndicats et associations en défense des intérêts des travailleurEs et du plus grand nombre d’un point de vue social, écologique et démocratique. Néanmoins, cette mobilisation n’a pas permis de faire du NFP la force politique majoritaire malgré un programme à rebours des politiques de cadeaux aux riches menées depuis plus de 15 ans.

Une occasion manquée

Minoritaire à l’Assemblée nationale, le NFP s’est retrouvé confronté à ses divisions. Incapable de se mettre d’accord sur le nom d’un Premier ministre, le NFP n’a pas pu imposer sa légitimité. Macron, seul, ayant lâché les siens, a pu laisser pourrir la situation pendant deux mois jusqu’à la nomination d’un homme de droite, issu d’une formation politique très minoritaire à l’Assemblée nationale, Michel Barnier.

C’est sans doute la première occasion manquée du NFP : ne pas avoir trouvé à temps quelqu’un pour être Premier ministre. Symptomatique ! Les quatre principaux partis, prisonniers d’une logique électoraliste et institutionnelle, n’ont pas réussi à dépasser leurs clivages. 

Pour LFI en particulier, la campagne lancée en septembre contre le déni de démocratie de Macron et la demande de destitution du Président apparaissait comme une tentative de faire une campagne présidentielle anticipée, sans mobiliser les collectifs autour des revendications du NFP. Les divisions au sein de LFI, ayant conduit aux « purges » avaient brouillé les cartes dans ­certains endroits. 

Logique institutionnelle

Depuis, le fossé dans le NFP n’a fait que se creuser, notamment entre LFI et le PS, à propos en particulier des retraites. En lançant son conclave sur les retraites, Bayrou, Premier ministre introuvable, espérait bien fracturer le NFP, entre les partisans du dialogue et les autres, entre la gauche d’accompagnement et celle de rupture. En partie, il a réussi son pari et mis un coup d’arrêt au NFP. Tout le monde pouvait prédire l’échec du conclave sur les retraites, mais le PS a voulu se montrer « responsable »...

Néanmoins, la division dans le NFP tient d’abord aux logiques très institutionnelles des quatre grands partis, chacun misant sur son propre positionnement en vue des échéances électorales futures.

Quelques collectifs NFP ont pu se construire à la base dans certaines villes, à Saint-Denis par exemple. Même si cela reste insuffisant pour peser de façon démocratique sur l’orientation du NFP et les décisions des éluEs à l’Assemblée nationale, ces collectifs sont un point d’appui pour mobiliser.