La « loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement », entrée en vigueur en 2016, a eu des répercussions immédiates sur les budgets accordés au financement des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).
On a assisté en premier lieu à la mise en place d’une nouvelle tarification, qui devient plus globale, c’est-à-dire que la somme accordée est la même pour chaque EHPAD, sans tenir compte de la dépendance et de la situation financière des personnes âgées accueillies. Cela désavantage les EHPAD publics, leur faisant perdre 200 millions d’euros pour l’année 2017 au profit des EHPAD privés lucratifs.L’ensemble des associations, fédérations et collectif représentant les directeurs d’EHPAD se sont élevés contre cette mesure qui entraînera des réductions drastiques de budget et aura des conséquences immédiates avec une diminution de personnel et une dégradation des conditions d’accueil et de travail.
Il est fortement conseillé aux EHPAD de ne plus accueillir les personnes âgées perecevant l’aide sociale, afin de pouvoir augmenter leur tarif de journée et par là obtenir une augmentation de leur budget. Si rien ne change, une place en EHPAD sera un luxe que seule une minorité pourra s’offrir. Dans le même temps, la mise en place de contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM) sur 2018 et 2019 fait baisser considérablement les dotations soins et dépendance attribuées par l’État. Ce sont des dizaines d’emplois supprimés dans ces établissements, affaiblissant de fait la prise en charge des besoins des résidentEs.
La dernière attaque en date annoncée cet été par Macron est la suppression des contrats aidés qui, même s’ils sont loin d’être une panacée et ne répondent pas aux besoins quant à la création de vrais postes, sont nombreux dans ces structures et sont d’une importance capitale pour le bon fonctionnement de ces établissements. Alors que, déjà, dans un grand nombre d’EHPAD, le personnel est insuffisant et peu formé, ĺa situation ne fera qu’empirer, au mépris du service rendu.
Le marché de l’or gris se porte bien
Les actionnaires, de Korian et Orpéa pour les plus connus, engrangent des profits colossaux. Le personnel, peu formé et mal payé, est réduit au maximum, des services en supplément (animation, lingerie…) sont facturés, le matériel et les produits nécessaires pour les soins sont distribués au compte-gouttes. Tout cela dans le seul but de faire encore plus de profits.
De nombreuses luttes se développent dans les EHPAD afin de dénoncer les conditions de travail déplorables qui ont des répercussions sur les soins apportés. De plus en plus de salariéEs ont compris que seule la mobilisation paye, et que c’est touTEs ensemble, employéEs, familles et résidentEs, qu’il faut lutter pour réclamer un véritable service public de la perte d’autonomie. Un service public gratuit, accessible à touTEs, sur tout le territoire, avec des moyens financiers suffisants, où les salariéEs, les familles et les résidentEs auront leur mot à dire dans la gestion.