Nous ne voulons pas d’un monde où il y aurait des hommes et des femmes de trop, qui seraient une « charge » pour la société ou qui seraient considérés comme une marchandise. Notre choix est de ne laisser personne sur le bord de la route et de créer les conditions effectives du « vivre ensemble ».
• La notion de dépendance ne doit pas se fonder et s’institutionnaliser par une prise en charge uniformisée de la vieillesse, avec des statistiques qui amènent une standardisation plus ou moins affinée. Elle doit prendre en compte la singularité de chaque personne âgée.
• Des mesures spécifiques doivent être prises pour résoudre le problème de l’isolement, prévenir la perte de mémoire, de locomotion. L’aide au maintien à domicile doit recevoir bien plus de moyens. L’espace urbain doit être aménagé, et les logements, adaptés, financièrement accessibles à touTEs. Les transports publics de qualité doivent être gratuits.
• La prévention doit être une priorité. Il faut agir sur tous les facteurs de dégradation de l’état de santé : lutter pour l’amélioration des conditions de travail, et réduire le temps de travail, améliorer les conditions de vie (habitat, environnement, nourriture…). Cela nécessite aussi la prise en charge à 100 % de tous les soins par la Sécurité sociale, le développement d’un service public de santé gratuit, l’arrêt des fermetures et restructurations des hôpitaux.
• Il faut un service public de qualité, au domicile ou en institution, pour la compensation de la perte d’autonomie dans le cadre de la Sécurité sociale. Il doit être financé intégralement par les cotisations sociales, et géré par la Sécu démocratisée. La journée de « solidarité » (journée de travail non payée) doit donc être supprimée et la caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) dissoute. Les moyens doivent être donnés pour développer les aides à la « dépendance » pour toutes les personnes qui en ont besoin, quel que soit leur âge et sans aucune exclusive.
•Le personnel, sous statut de la fonction publique ou sous convention collective de la Sécurité sociale, doit être en nombre suffisant. Il doit être formé aux problématiques des personnes à l’autonomie limitée, bénéficier grâce à l’augmentation des effectifs de conditions de travail décentes, une réduction du temps de travail à 32 heures, des horaires permettant la vie personnelle et familiale et de meilleurs salaires (minimum 1 800 euros net). Les qualifications acquises doivent être reconnues et pleinement rémunérées.
•La Sécurité sociale doit prendre en charge et développer les services à la personne, contre l’isolement, pour des logements et des transports adaptés aux handicaps, pour les soins à domicile…
•Les maisons de retraite médicalisées doivent être intégrées dans le service public de santé accessible à touTEs (seule 1 personne sur 5 aujourd’hui est capable d’assumer les frais d’accueil en maison de retraite sans mettre à contribution ses proches). Les groupes privés à but lucratif doivent être expropriés : pas d’« or gris » pour les actionnaires sur le dos des personnes âgées !
•Elles doivent aussi disposer de personnel formé et en nombre suffisant : unE professionnelE pour unE résidentE, comme en Europe du Nord.
•Nous voulons une société solidaire, égalitaire et pour tous les âges. Il ne doit plus exister des établissements réservés à des privilégiéEs, et d’autres aux personnes qui n’ont pas les moyens financiers d’y accéder. Les EHPAD privés doivent donc être expropriés. Ils seront intégrés dans le service public et financés par la Sécurité sociale. Ils devront offrir partout les mêmes prestations et services de qualité. Le principe fondamental de la Sécu, « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins » doit ainsi s’appliquer partout.
•Pour cela, nous devons reconquérir et développer une Sécurité sociale autogérée et unifiée, sous le contrôle des patientEs et leurs familles, versant des prestations à la hauteur des besoins et prenant en charge le service public de compensation de la dépendance, au domicile et dans des institutions adaptées.
• Tous les moyens doivent être donnés pour parvenir à l’objectif fixé dans la Charte de l’OMS de 1946 : « rajouter de la vie aux années et pas seulement des années de vie ».