L’urgence du passage à l'action
Les rapports scientifiques se succèdent et confirment qu’au-delà d’une élévation de 2°C de la température moyenne du globe par rapport à l’ère pré-industrielle, les bouleversements, tant pour les populations que pour la biodiversité, seront ésastreux.
Face à un risque comme n’en a jamais connu l’humanité, le Giec (Groupe intergouvernemental d’experts sur le climat) estime que, pour éviter une élévation de température supérieure à 2°C, les pays développés devront réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 25 à 40 % d’ici 2020, et de 0 à 95 % d’ici 2050, par rapport à leurs émissions de 1990.
Les émissions mondiales devront être passées par un pic avant 2015. Après cette date elles devront impérativement décroître.
Au niveau mondial, les émissions de gaz à effet de serre devront être réduites de 50 à 85 % d’ici 2050, par rapport à leur niveau de 1990.
Face à ces nécessités impérieuses, l’action concrète est des plus urgentes. Les réponses que donneront les négociateurs internationaux devront être radicales et remettre profondément en cause les moyens jusqu’ici prescrits pour répondre aux érèglements climatiques.
Cependant, il y a fort à craindre que ces égociations se déroulent dans la droite ligne libérale, impérialiste et techniciste) des conférences précédentes.
Une prise de conscience sélective
La situation internationale a évolué depuis le protocole de Kyoto : prise de conscience croissante dans toutes les opinions internationales, consensus scientifique quant à l’urgence, changement de majorité en Australie et surtout aux États-Unis, pression croissante des pays les plus pauvres…
Cependant, nous pouvons d’ores et déjà affirmer que cela ne pèsera pas lourd face aux velléités des dirigeants de prendre le moins d’engagements chiffrés et vérifiables possibles.
Plusieurs éléments sont à surveiller de très près :
1 les engagements chiffrés :
De nombreux États prennent actuellement des engagements qui ne sont pas à la hauteur des préconisations les plus modestes. Ainsi, l’Union européenne, qui veut jouer le rôle de leader en matière de climat, ne s’est engagée à réduire ses émissions que de 20 % en 2020 par rapport à 1990 alors que le Giec préconise une réduction de 25 à 40 %.
2 la date de référence quant aux réductions affichées :
Certains pays, comme les États-Unis, affichent des engagements qui peuvent paraître ambitieux, mais ils prennent comme référence les émissions de 2005 et non celles de 1990 (beaucoup plus aibles).
3 l’extension des mécanismes de flexibilité :
Le protocole de Kyoto introduisait la possibilité des mécanismes d’échanges marchands de droits à polluer et de soutien à des projets non polluants dans les pays en développement, afin d’exonérer les industries du Nord de leurs responsabilités ; mais ces mécanismes restaient limités. Le risque est grand de les voir devenir la norme et non ’exception.
4 la priorité accordée aux solutions technologiques :
Les tenants du « capitalisme vert » ou du « new deal écologique » veulent donner la priorité aux nouvelles technologies (des agrocarburants, voiture et charbon « propres »…) autant de chimères qui pourront donner lieu à des profits bien réels mais qui ne peuvent être des solutions face aux dérèglements climatiques.
Une mobilisation plus que jamais nécessaire
Si nous ne voulons pas que le cynisme des puissants de ce monde n’entraîne de profonds déséquilibres climatiques, touchant en premier lieu les plus pauvres, il sera nécessaire d’imposer aux dirigeants des engagements ambitieux. Pour cela, une large mobilisation est nécessaire. Au sein de ce mouvement, nous avons pour tâche de favoriser la constitution d’un courant anticapitaliste et antilibéral qui s’oppose résolument aux solutions proposées par les dirigeants des grandes puissances. Ce mouvement devrait alors promouvoir des solutions en rupture avec le système et qui mettraient au premier plan la nécessité d’une réponse aux besoins sociaux des populations par des moyens démocratiquement décidés et prenant en compte les contraintes environnementales.