Texte accompagnant une présentation en Power Point lors d’une conférences faite à Albi (France).
Cette peinture (diapo 1) représente Charles Darwin en 1840 à l’âge de 31 ans. Il était né en 1809 et mourra en 1882.
A 22 ans, juste après avoir acquis son diplôme, il a la possibilité d’embarquer comme naturaliste à bord du Beagle, pour un voyage autour du monde. Ce voyage durera du 27 décembre 1831 au 2 octobre 1836. A 27 ans, de retour en Angleterre, il se formera une grande réputation par la publication de ses découvertes et il se marie avec sa cousine Emma Wedgewood le 29 janvier 1839.
Ce sont les observations et les descriptions de spécimens de plantes, d’animaux, de minéraux et de fossiles durant ce voyage, qui formeront la base première de la réflexion de C. Darwin sur l’évolution.
Ce n’est qui 22 années plus tard, que Darwin se résoudra à faire connaître ses conclusions concernant l’origine des espèces par le mécanisme de la sélection naturelle. Le premier juillet 1858 fut présentée la thèse « On the Tendency of Species to Form Varieties, and on the Perpetuation of Varieties by Natural Means of Selection”
Son livre « De l’origine des espèces au moyen de la sélection naturelle ou la préservation des races favorisées dans la lutte pour la vie » (publié le 24 novembre 1859), est considéré comme l’ouvrage majeur de Darwin dans la mesure où il contient, pour la première fois, l’exposé développé de la théorie de la descendance modifiée par le moyen de la sélection naturelle.
Sélection naturelle
1. On observe des variations organiques individuelles aussi bien chez les organismes soumis à la domestication que chez les organismes vivant à l’état naturel
2. On en induit une capacité à la variation ou une variabilité indéfinie des organismes
3. Une reproduction orientée de façon consciente par l’homme peut fixer certaines variations jugées utiles ( = sélection artificielle).
4. De façon analogue, les organismes peuvent être sélectionné dans la nature. Quel est l’agent de cette « sélection naturelle » ?
5. Les différentes espèces ont des taux de reproduction différents dans la nature.
6. Il existe une capacité naturelle d’occupation totale de tout le territoire par les représentants d’une seule espèce, animale ou végétale.
7. On observe cependant presque partout l’existence d’équilibres naturels constitués par la coexistence, sur un même territoire, des représentants de multiples espèces.
8. De l’opposition entre les points six et sept, on peut déduire la nécessité d’un mécanisme régulateur opérant au sein de la nature et réduisant l’extension numérique de chaque population.
Un tel mécanisme est nécessairement éliminatoire et s’oppose par la destruction, à la tendance naturelle de chaque groupe d’organismes à la prolifération illimitée.
C’est la lutte pour la vie qui effectue une sélection naturelle dont le principal effet est la survie des plus aptes avec comme corrélat nécessaire l’élimination des moins aptes.
La sélection naturelle effectue donc un tri des variations avantageuses dans un contexte donné.
Si ces variations sont transmises héréditairement, les descendants des individus porteurs de ces variations favorables, auront plus de descendants et ces caractéristiques deviendront de plus en plus dominantes dans la population d’une espèce donnée.
Cette dynamique de la transformation graduelle des espèces vivantes au moyen de l’accumulation de variations légères, porteuses d’un avantage adaptif, conduit à rejeter l’idée de la création indépendante d’espèces immuables par un créateur personnel.
(diapo 2) Ce dessin vous montre la superposition du dessin de ce que Darwin croyait être un corail, sur l’arbre généalogique schématisé publié dans « L’origine des Espèces » .
Beaucoup de gens croient que l’évolution de la vie est l’illustration d’une marche vers toujours plus de complexité et de perfection. Bref, que la nature évolue selon une ligne directrice que nous appelons « progrès », on appelle cette idée en biologie, « l’orthogénèse ».
L’orthogénèse est-elle un phénomène objectif ou bien une création de l’esprit humain qui ordonne des collections d’organismes selon une sériation qui satisfait à une idée d’ordre dans la marche de l’histoire ?
Le grand paléontologue G. Simpson a démontré pour de nombreux groupes, et notamment celui des chevaux, qu’il n’en est rien. L’évolution n’a pas suivi une voie à sens unique conduisant à la réduction du nombre des doigts et la croissance de la taille en l’espace de 50 millions d’années. L’histoire des chevaux est un buissonnement de multiples rameaux, plus ou moins rectilignes, qui coexistent ou se remplacent et dont un seul, le cheval actuel, subsiste.
De même, l’histoire de la vie n’est pas une histoire linéaire devant aboutir nécessairement dans l’émergence de l’homme, roi ou aboutissement parfait de l’évolution !
Le grand paléontologue Stephen Jay Gould l’a formulé de façon lapidaire : « Si les dinosaures n’avaient pas été éliminés par l’impact d’un météore, les mammifères n’auraient pas pu proliférer et l’homme ne serait pas sur terre. »
Petr Alekseevic KROPOTKIN ( 1842-1921 ) (diapo 3)
Géographe, anarchiste et révolutionnaire russe. En 1871 il renonça à ses privilèges d’aristocrate et se consacra à la cause de la justice sociale. Il échappa de la prison en 1876 et vécut en exil. Entre 1890 et 1896, il publia à Londres une série d’articles sous le titre de « Mutual aid » ou entr’aide mutuelle. Selon lui « pour l’évolution progressive d’une espèce, la loi de l’entr’aide a bien plus d’importance que la loi de la lutte mutuelle. Les organismes qui pratiquent le plus l’entr’aide mutuelle survivent mieux que les autres ».
Pour Kropotkin, le véritable enseignement du darwinisme et de toute la science moderne, coïncide avec l’idée anarchiste !
Cette utilisation des théories de l’évolution est clairement idéologique, mais elle reposait quand même sur des observations écologiques remarquables faites par Kropotkin dans les milieux durs et hostiles de la Sibérie, en contraste évident des climats tropicaux ou tempérés avec une nature beaucoup plus luxuriante qu’avait observé Darwin.
(diapo 4) L’effet réversif de l’évolution.
Ce que nous voyons ici est un « anneau de Möbius » réalisé par l’artiste néerlandais Escher. Les fourmis se promènent sans traverser l’anneau sur une seule surface !
Pour réaliser un tel anneau, on prend un ruban d’une certaine longueur, on colle les deux extrémités après avoir fait tourner un bout de 180°. Le rectangle à deux faces est devenu une boucle à surface unique.
Ce renversement sans rupture, continu et progressif est déroutant : on est passé de l’autre côté, la dualité de deux surfaces opposées est abolie. La vision darwinienne sur l’homme nous montre que le mouvement vers la culture, ne s’est pas produit à travers une rupture, une séparation, une opposition, mais par la genèse progressive et sans sauts, d’une nouvelle réalité culturelle à partir d’une réalité biologique.
( diapo 5 ) On passe de la face « nature », gouvernée par la sélection éliminatoire, à la face « culture », dominée par les conduites altruistes et solidaires.
Je suis ici l’exposé fait par Patrick Tort dans plusieurs de ses livres. Il prend l’image de l’anneau de Möbius, pour expliquer comment on passe de la sélection naturelle dans la nature, sans aucune intervention extérieure, se basant sur les mécanismes mêmes découverts par Darwin, à la civilisation ou culture humaine.
Schéma :
(1) lutte pour l’existence :
Dans la lutte pour la survie, les organismes s’affrontent avec leur milieu et avec les autres organismes. C’est la compétition biologique.
(2) sélection naturelle de variations organiques et d’instincts :
Les organismes qui sont porteurs d’une variation qui leur donne, dans ce milieu précis, un avantage sur leurs concurrents, vont survivre tandis que ceux qui ne portent pas cet avantage, seront éliminés. Si cet avantage est transmis, par les lois génétiques, à la descendance, alors cet avantage deviendra dominant dans la population et plus tard dans l’espèce.
(3) sélection des instincts sociaux et accroissement des capacités mentales : Dans l’émergence de l’homme, la sélection naturelle a favorisé la sympathie et la coopération. Les caractères sociaux combinés au développement des capacités mentales, sont devenus dominants. Ce qui a mené au dépérissement des comportement individuels innés (qu’on appelle instincts ) et à la protection des moins aptes.
(4) sens moral :
Grâce à cette coopération plus importante et avec l’avantage cognitif (cerveau) et rationnel, les sentiments affectifs, l’altruisme et la solidarité dans le groupe ont donné naissance au sens moral : ce qui est bien et qui apporte un plus au groupe.
(5) CIVILISATION :
Nos ancêtres vont de plus en plus modeler au lieu de subir leur milieu, la sélection naturelle des avantages biologiques devient de moins en moins opérante. Le souci de l’opinion des autres, la loi morale et l’éducation des jeunes deviennent dominants.
L’élimination des moins aptes est éliminée à la faveur des conduites solidaires, les conduites guerrières sont éliminées à l’intérieur du groupe.
Darwin, publie son livre « La Filiation de l’Homme » en 1871, plus de 11 ans après l’Origine des Espèces.
Dans cette œuvre, il rejette aussi bien le « darwinisme social » de SPENCER (qui prône l’extension du principe de la sélection naturelle éliminatoire à la société humaine) que l’eugénisme de GALTON ( qui prône la sélection artificielle appliquée à l’homme) et le racisme.
Ce darwinisme social et cet eugénisme connaissent un grand succès car ils sont en harmonie avec le libéralisme économique dominant, sa conception du « mérite » et l’ensemble de l’idéologie sociale de l’industrialisme libéral. Darwin, opposant farouche depuis toujours à l’esclavage, a une vision totalement différente de cette idéologie libérale.
Je prend la peine de citer ce passage de la « Filiation » qui n’est que plus clair :
« A mesure que l’homme avance en civilisation, et que les petites tribus se réunissent en communautés plus larges, la plus simple raison devrait aviser chaque individu qu’il doit étendre ses instincts sociaux et ses sympathies à tous les membres de la même nation, même s’ils lui sont personnellement inconnus. Une fois ce point atteint, seule une barrière artificielle peut empêcher ses sympathies à s’étendre aux hommes de toutes les nations et de toutes les races. Il est vrai que, si ces hommes sont séparés de lui par de grandes différences d’apparence ou d’habitudes, l’expérience malheureusement nous montre combien le temps est long avant que nous les regardions comme nos semblables. »
Dans l’anthropologie de Darwin, la sélection naturelle sélectionne les instincts sociaux , qui engendrent au sein de l’humanité l’épanouissement des sentiments moraux, et en particulier celui d’une « sympathie » altruiste et solidaire dont les deux principaux effets sont la protection des faibles et la reconnaissance indéfiniment extensible de l’autre comme semblable.
Ce mouvement, en corrélation avec le développement de la rationalité, caractérise le progrès de la civilisation, a u sein de laquelle l’éducation et la morale ont supplanté la sélection naturelle.
La suprématie des valeurs altruistes constitue la cause réelle de la victoire du civilisé sur le barbare.
Le barbare est celui qui est encore sous l’emprise d’une sélection naturelle archaïque, celle qui élimine le faible. Le civilisé est celui qui protège le faible. Dans ce qui suit, je vais vous montrer, à l’aide d’illustrations, des éléments concrets qui soutiennent cette vision de l’émergence de l’homme et ses caractéristiques humaines.
Ces dessins et photos sont repris du livre « L’expression des émotions chez l’homme et chez les animaux », publié en 1872 . Le livre est dans la continuation de la « Filiation ». Il s’agit du premier livre scientifique qui analyse à l’aide de vraies photographies, l’expression des émotions aussi bien dans le règne animal que chez les humains. Il démontre la continuité de l’expression des émotions entre les mammifères et les humains. On peut dire qu’il s’agit du premier ouvrage étudiant les comportements animaux, ce qui s’appelle l’éthologie.
( diapo 6 et 7) Emotions humaines
La première photo montre un homme qui est fier de soi, le corps et la tête bien droits, tout comme le paon, il se fait aussi grand que possible pour impressionner les autres, remarquez aussi les poings fermés et les bras étendus.
Dans la seconde photo, le personnage est hésitant, il s’excuse, il a haussé les épaules, les bras sont pliés et les mains ouvertes vers le devant. C’est ce qu’on appellera le langage du corps !
( diapo 8 )
Une attitude de mépris accompagné d’un ricanement où la personne montre ses dents canines en remontant la lèvre supérieure. Darwin fait le parallèle avec les chiens qui découvrent leurs dents.
( diapo 9 )
La petite fille est contrariée, elle le montre en fronçant le front, en abaissant les coins de sa bouche ce qui est un signe de tristesse. Elle est d’humeur maussade, grognon, et elle peut commencer à pleurer de colère.
( diapo 10 et 11 )
Le premier chien est en colère et exprime une menace (queue droite, poils et oreilles hérissés pour apparaître plus grand, dents découvertes ) face au danger. Le second dessin montre le même chien montrant une attitude de soumission et content par rapport à son maître dont il caresse la jambe.
NOS COUSINS LES GRANDS SINGES. Les photos en noir et blanc qui suivent, sont reproduites d’un des nombreux livres de Frans De Waal, un primatologue néerlandais très connu qui travaille principalement aux Etats-Unis.
( diapo 12 )
Le nouveau-né tout blanc est au centre de l’attention des autres singes (il s’agit de macaques). C’est le début d’un lien entre mère et enfant mais aussi entre les autres adultes et le nouveau-né.
( diapo 13 )
Cette photo étonnante montre une jeune éléphante, nommée Agathe qui, quinze mois après la mort de sa mère, retourne régulièrement sur l’endroit où elle est morte pour retourner lentement le crâne de sa mère…. Cela se passe dans l’Amboseli National Park du Kenya.
( diapo 14 )
Une jeune femelle bonobo se pare de feuilles de bananier et elle ira parader avec sa décoration dans le parage des autres au zoo de San Diego.
Chimpanzés et bonobos sont des grands singes qui vivent exclusivement en Afrique. On suppose qu’ils sont, parmi les grands singes, les plus près de l’homme. Le bonobo a longtemps été considéré comme une variante des chimpanzés. Mais des études approfondies dans des circonstances naturelles de la forêt ont démontré de grandes différences de comportement entre les deux espèces, ainsi que des différences anatomiques.
Les chimpanzés sont plutôt bagarreurs, agressifs quand ils n’obtiennent pas ce qu’ils veulent. Les bonobos ont été appelés les hippies parmi les primates, ce sont les grands singes les plus érotiques qu’on connaît. Ils ont également des capacités cognitives plus grandes que les chimpanzés mais ont ne les a jamais vu frabriquer des instruments (ce que font les chimpanzés).
( diapo 15 )
Faye, une jeune chimpanzé impliquée dans une études des aptitudes cognitives au Centre de Primates de Yerkes, joue avec un miroir. Elle montre une expression faciale atypique : elle bouge sa mâchoire inférieure tout en regardant fixement son image. Elle explore le lien entre ses propres mouvements et l’image dans le miroir. Faye a presque vingt-huit mois, l’âge où les chimpanzés passent ce « test du miroir ».
( diapo 16 )
Deux chimpanzés s’inspectent et se soignent réciproquement la peau. Durant cette activité fort fréquente, les chimpanzés du Centre de Yerkes ont développé il y a quelques années un comportement nouveau : ils lèvent chacun le bras et se tiennent par la main pendant que l’autre main soigne la peau du partenaire. On peut dire qu’il s’agit d’un comportement spécifique à ce groupe, transmis culturellement.
( diapo 17 )
Les bisous des chimpanzés ne ressemblent pas exactement aux nôtres, mais il s’agit chez eux comme chez nous d’un geste de réconciliation.
( diapo 18 )
Cette femme bonobo adolescente appelée Panbanisha, pointe vers un des lexigrammes qui lui sont proposés par la chercheuse. Chaque lexigramme représente un substantif, un verbe ou un adjectif. Panbanisha indique ce qu’elle veut faire en pointant un lexigramme. La chercheuse fait la même chose pour indiquer ce qu’elle veut.
Selon cette chercheuse, les bonobos sont plus sociaux que les chimpanzés, ils veulent toujours être ensemble tandis que les chimpanzés sont plus indépendants. Elle dit aussi avoir l’impression que les chimpanzés sont moins « conscients », les bonobos sont plus conscients et tiennent plus compte de sa présence.
( diapo 19 )
Les bonobos aiment faire admirer leurs longues jambes.
Ce sont des primatologues japonais qui ont été les pionniers de l’étude des comportements sociaux et de groupe chez les mammifères. Ils ont dès le début mis l’accent sur la familiarisation avec les individus et sur les structures sociales. Leurs recherches sur les bonobos dans la forêt de Wamba , au nord-est de la République Démocratique du Congo, ont commencé en 1973. Dans cette station on a pu étudier pour la première fois les bonobos en se familiarisant avec eux à la lisière de la forêt. Les chercheurs y avaient établi une plantation de canne à sucre qu’ils utilisent pour attirer les bonobos. Ce n’est après un certain temps qu’ils ont pu suivre les bonobos dans la forêt.
( diapo 20 )
Ce mâle bonobo porte des morceaux de canne à sucre, les bonobos marchent facilement droit, surtout quand ils portent des objets. Ce mâle a une érection et invite une femelle à copuler. C’est ainsi que cela fonctionne chez les bonobos ( on les a appelés les singes de Vénus !). La nourriture provoque une excitation sexuelle et l’activité sexuelle ouvre la voie au partage de la nourriture.
( diapo 21 )
Les mamans bonobo jouent fréquemment avec leurs enfants des jeux qui stimulent le contact visuel entre enfant et parent. Jouer au petit avion est un jeu favori dans les zoos.
( diapo 22 )
Les primates non humains grimpent dans les arbres, se meuvent avec les bras dans les branches (brachiation) et utilisent aussi bien les pieds que les main pour appréhender des objets ( quadrumani).
Chez l’homme, le pouce est devenu opposable, ce qui rend nos mains particulièrement adaptées pour une manipulation précise et fine des objets et donc pour construire des instruments.
Les pieds de l’homme servent uniquement au déplacement, ils ne servent plus comme une seconde paire de mains.
Il est probable que la bipédie se soit développées chez nos ancêtres – ainsi que la chasse collective qu’on observe chez les chimpanzés et les bonobos, la fabrication d’objets qu’on connaît chez les chimpanzés – dans la forêt avant qu’ils n’investissent la plaine (savane).
( diapo 23 )
En haut, les pierres taillées les plus anciennes connues de Olduvai, vieilles de 2,5 millions d’années et produites par une des premières espèces de l’homme, Homo habilis.
A droite en haut, des pierres taillées par des hommes de Néanderthal.
Le série en bas montre des pierres taillées par l’homme moderne qui est apparu il y a 200.000 ans.
L’homme moderne se caractérise par :
la bipédie
le développement et la complexification du cerveau
l’émergence du langage articulé
la fabrication d’objets par des manipulations complexes
une organisation sociale complexe, un mondes des idées et du symbolique
des jeunes qui naissent à un stade relativement précoce et qui demandent des soins prolongés et un apprentissage important
le développement d’une culture qui se transmet par des moyens non biologiques mais uniquement culturels (culture orale d’abord, culture écrite plus tard)
( diapo 24 )
La polyandrie est relativement rare chez les humains. Dans plusieurs sociétés dans les hautes montagnes des Himalaya, la forme préférée du mariage est celle de la polyandrie fraternelle. Sur cette photo, vous pouvez voire ce qu’ils considèrent comme le mariage idéal, celui d’une femme avec trois frères. Cela se passe chez la tribu des Nyinba qui vivent dans quatre villages prospères. Ils vivent d’agriculture, de l’élevage et du commerce sur de longues distances. Les frères d’une seule famille se marient ensemble, avec une seule femme. Concernant la paternité, qui est importante pour les hommes, ce sont les femmes qui identifient le père de chaque enfant. Cela est facilité par le fait que un ou plusieurs maris sont souvent absents pendant de longues périodes pour des voyages de commerce. Les hommes développent une relation étroite avec leurs propres enfants et ces enfants héritent des terres de leur père biologique.
( diapo 25 )
Les deux photos qui suivent, ont été prises chez les peuples ‘Kung, des chasseurs-cueilleurs qui vivent au Botswana dans le nord-ouest du désert du Kalahari en Afrique australe.
Ici, vous voyez l’importance, dans la vie sociale du récit d’une histoire.
( diapo 26 )
Des femmes jouent à la belotte avec des melons, ce jeu est une combinaison d’adresse sportive et de danse.
Les ‘Kung, qui ont été étudié en profondeur par Richard Lee, montrent ce que la vie de nos ancêtres humain a pu être. Avec une nourriture sécurisée, un tiers de viande, deux tiers de végétaux (dont des noix riches en protéines), les ‘Kung « travaillent » environs 15h par semaine. Les jeunes ne travaillent pas avant le mariage (à 18 ans pour les filles et vingt-trois ans pour les garçons). Environ 10% des gens ont plus de 60 ans, ce qui s’approche de nos sociétés industrielles (il est de 6% actuellement en Chine).
Les ‘Kung vivent en petits groupes d’environ 25 personnes mais ils ont des liens de parentés avec d’autres groupes qu’ils rencontrent pendant la saison sèche. Les deux tiers du temps alors est consacré à visiter d’autres groupes et à recevoir des visites.
( diapo 27 )
Une maman joue avec son enfant trisomique et lui apprend à résoudre un puzzle.
( diapo 28 )
Une petite fille de deux ans imite un adulte et apprend ainsi à se nettoyer les dents avec un fil dentaire.
CONCLUSION
C’est le mécanisme de la sélection naturelle, découvert par Charles Darwin, qui est à l’origine de la sélection, chez nos ancêtres, de la capacités d’empathie, d’apprentissage, de coopération. La sélection a favorisé des facteurs qui ont tendu à éliminer la sélection naturelle et à la remplacer par des mécanismes qui combinent la coopération, la compréhension de l’autre, les soins procurés aux faibles.
Ce que nous savons des sociétés de chasseurs-cueilleurs, nous amène à penser que la vie que nous menons actuellement, dans ce monde capitaliste globalisé, est assez fortement éloignée des possibilités qui sont ouvertes à l’homme.
Quelques exemples dans la vie de tous les jours :
l’homme est un être diurne, il dort la nuit (ou fait la fête) et est actif le jour. Pourquoi alors être obligé de faire du travail de nuit ?
l’homme marche sur les deux jambes, mais son dos n’est pas complètement adapté à cette posture ; notre position assise pendant des heures devant des ordinateurs mène à des maladies du dos qui se généralisent ; à quand un rythme de travail moins fatiguant et une ergonomie des chaises moins nocive ?
nous sommes à l’origine des chasseurs cueilleurs qui mangent peu de viande, peu de graisses, peu de sel, peu de sucre ; une leçon pour tous mais aussi une accusation de l’industrie agro-alimentaire qui nous vend la mal-bouffe !
la fatigue et le stress au travail ne sont pas inévitables, c’est l’organisation capitaliste de la société qui nous oblige à accepter cette façon de travailler etc.
Mais, nous nous trouvons devant un défi beaucoup plus grave encore.
Aujourd’hui, les hommes sont capables, grâce aux connaissances et aux techniques accumulées, de détruire la planète par l’arme atomique.
L’homme est en train de détruire la planète en détruisant les équilibres écologiques fondamentaux. En faisant cela, l’homme se détruira lui-même mais de façon plus lente qu’avec l’arme atomique.
Face à cette crise de civilisation, nous devons repenser en même temps notre relation avec la nature et notre organisation sociale.
L’homme n’est pas « par nature » un individualiste forcené soumis aux lois inévitables du marché.
Il n’y a pas eu de « péché originel » dans la transition de l’animal vers l’homme.
Les humains sont porteurs d’intelligence, de capacités de coopération etc. qui sont la base des possibilités de la construction d’un autre monde que nous devons inventer nous-mêmes.
L’homme ne vit pas seulement en société comme des animaux sociaux, il fait aussi la société dans laquelle il vit. Bref, les hommes font leur propre histoire.
L’homme a déjà été capable de changer la société dans le passé.
A nous d’éradiquer ce système capitaliste mondial par l’action consciente et solidaire de la majorité, contre le pouvoir d’une minorité prédatrice sur la vie et sur les hommes.
Le 1er janvier 2009.