Pour la deuxième année consécutive, le Village antifa s’installera place du Panthéon, le samedi 10 mai.
Ce jour a été choisi en réponse au défilé annuel du C9M, mais en ayant la volonté de ne plus être tributaires du calendrier de l’extrême droite. Plutôt qu’un contre-rassemblement, nous nous réapproprions cette date. Nous souhaitons donc que ce week-end ne soit plus synonyme de défilé viriliste, le bras tendu, dans nos rues mais une échéance festive et combative.
Résister ensemble
L’an dernier, plus d’un millier de personnes avaient investi la place pour une journée conviviale mêlant débats, discussions et repas partagés. Cette édition 2025 poursuivra dans le même esprit : un village où l’on se rencontre, échange, danse et résiste ensemble, dans une ambiance joyeuse et familiale.
À l’appel d’un large front d’organisations politiques, syndicales, associatives, féministes, anticapitalistes et LGBTI, ce moment vise aussi à affirmer que Paris (même le 5e arrondissement) est antifa. Le lieu n’est pas choisi au hasard : après l’entrée au Panthéon de Manouchian l’an dernier, cette année marque les 80 ans de la fin de l’Allemagne nazie.
Dans un contexte de répression accrue, de banalisation de l’extrême droite, d’attaques fascistes contre des militants et de menaces de dissolution, il est urgent de se rassembler, de faire bloc et de réaffirmer nos solidarités.
L’État soutient les politiques racistes et répressives de l’extrême droite
Le 2 mai, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé à l’Assemblée nationale le déclenchement de la procédure de dissolution de la Jeune Garde. Il tente de changer de séquence politique en annonçant cette dissolution lors d’une session de questions au gouvernement, à la suite d’une question posée par un député RN. Cette annonce arrive en pleine affaire Aboubakar Cissé, victime d’un attentat islamophobe dans une mosquée, à laquelle Retailleau n’avait jusque-là opposé qu’un silence complice.
Isolé dans le gouvernement, Retailleau applique les revendications de l’extrême droite identitaire, notamment de groupes comme Nemesis, qui réclament cette dissolution depuis des années. Retailleau annonce dissoudre la Jeune Garde en même temps que Lyon populaire, mettant ainsi volontairement sur un pied d’égalité un groupuscule fasciste violent et une organisation antifasciste. Il franchit un cap dangereux dans l’offensive autoritaire du macronisme.
Le Village antifa à Paris est l’occasion de répondre à cette attaque frontale contre une organisation qui a su repopulariser un antifascisme de masse, unitaire, ancré dans les luttes locales et déterminé à faire fermer les locaux fascistes. Le Village Antifa du 10 mai sera plus qu’un événement symbolique : ce sera, nous l’espérons, une démonstration collective de force, de joie et de résistance contre le fascisme et le racisme d’État.
CorrespondantEs