Lors de l’application en 2005 du marché des émissions de gaz àeffet de serre (GES), Rhodia a mis en service un nouveau procédé industriel pour la fabrication d’intermédiaires Polyamides dans deux usines en Corée et au Brésil. L’ancien procédé, très vétuste, très polluant et assez peu efficace, émettait de grandes quantités de protoxyde d’azote (N2O) gaz à effet de serre 310 fois plus puissant que le CO2. Pour chaque tonne de N2O en moins, Rhodia a gagné 310 tonnes d’équivalent carbone que cette multinationale peut rapatrier en Europe pour les revendre. Le jackpot.
En termes financier les investissements sont estimés selon les sources entre 15 et 30 millions d’euros en une fois et le gain à 150 millions d’euros par an. L’effet d’aubaine est évident, car l’ancien procédé avait été abandonné depuis des années par les industriels concurrents (Dupont à Singapour). On comprend qu’ils soient jaloux : celui qui a pollué pendant le plus longtemps est celui qui a gagné le plus. Le journal économique La Tribune du 27/10/2005 titrait Rhodia inaugure le principe du pollueur payé.
Dopé par un tel succès, Rhodia vient de s’associer à la Société Générale, à travers une filiale commune Orbéo, pour intervenir sur le marché international des droits à polluer. Le PDG de Rhodia, Clamadieu, se répand dans la presse pour vanter les mérites de l’entreprise, se désoler de la lenteur des mesures internationales concernant le climat, s’inquiéter du réchauffement climatique et de l’avenir de l’humanité.