Outre les catastrophes climatiques de cet été, une catastrophe d’un autre genre a eu lieu à Genève du 5 au 14 août 2025 : l’impossibilité pour 184 pays de se mettre d’accord sur un traité pour réduire la pollution plastique. Il est temps de changer de stratégie !
Tout a commencé en 2022 avec un accord à l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement : ce dernier prévoyait la création d’un Comité intergouvernemental de négociation sur la pollution plastique visant à créer un cadre juridiquement contraignant sur la pollution plastique. Ce Comité a organisé cinq séries de négociations entre les États membres, dont la dernière, en 2024 à Busan, n’avait pas abouti.
Deux blocs opposés
Le sommet de Genève n’a pas fait exception. Comme d’habitude, deux blocs s’y sont affrontés. D’un côté, les 95 pays volontaires, dont l’Union européenne, le Rwanda et le Mexique, souhaitant aborder le sujet de la pollution plastique dans son ensemble et notamment la question de la production. De l’autre, les pays pétroliers ou producteurs de plastiques, dont les États-Unis, la Russie, l’Iran, l’Inde, le Qatar et le Koweït, refusant toute réglementation de la production et souhaitant se concentrer uniquement sur le traitement des déchets plastiques.
Même si les prévisions n’étaient pas optimistes avant cette rencontre, il restait un maigre espoir qu’une armée de lobbyistes — 307 représentants des industries pétrochimiques et plastiques — est venue annihiler. À titre de comparaison, il y avait 233 déléguéEs pour représenter l’Union européenne et l’ensemble des États membres de l’Union. On comprend aisément à qui le rapport de forces profitait.
Une triple impasse
Ainsi, trois impasses se sont dessinées. Tout d’abord, l’impossibilité d’avoir un débat sain et équilibré entre les différentes parties. Ensuite, l’incapacité du cadre onusien à permettre la prise de décision. Enfin, l’absence de mobilisation des États et de l’ensemble des sociétés. Pourtant, comme l’ont révélé de nombreuses publications scientifiques, la pollution aux micro et nanoplastiques est omniprésente dans nos sols, nos aliments, notre eau et donc dans nos corps.
Changer de stratégie
Cette nouvelle déception vient souligner l’addiction de nos sociétés aux énergies fossiles. De fait, la production de plastique et ses dérivés découle directement de la production de pétrole. Face à cela, le NPA appelle à mener une autre politique, pour : créer un nouveau multilatéralisme, hors du cadre onusien aujourd’hui stérile, où les pays volontaristes pourront adopter ensemble des mesures et miser sur l’influence de cette politique à l’international ; prendre des engagements forts pour sortir de la dépendance au pétrole — par exemple, l’arrêt de toutes subventions liées à ces activités et l’investissement massif dans les énergies renouvelables — ; interdire la présence de lobbyistes liés aux industries pétrochimiques lors de ces rencontres ; mettre en œuvre une vraie politique de santé publique liée à la pollution plastique. Celle-ci passerait par l’interdiction des composants nocifs, la dépollution des sols et de l’eau et l’augmentation massive de l’investissement dans le secteur de la santé pour prévenir et traiter les maladies qui en découlent.
Commission écologie