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Le 9 mai était organisée à Paris, à l’appel d’une quinzaine d’organisations (CNT, Scalp, Rlf MLV, AL, FA, SUD-étudiants…) une manifestation antifasciste soutenue par la CGT Continental, SUD-Rail et le NPA. Précédée la veille d’un débat sur l’extrême droite (150participants) cette initiative a mobilisé un millier de personnes.
Cette année, la « riposte sociale antifasciste » avait lieu dans un contexte très particulier, celui d’un gouvernement à l’offensive sur le racisme et d’une crise économique aux conséquences sociales désastreuses. Si les dernières élections ont montré un regain électoral de l’extrême droite institutionnelle (et en premier lieu du FN), on assiste également depuis quelques mois à une résurgence de l’extrême droite radicale. Face à cela, des manifestations unitaires ont déjà eu lieu à Chauny, Lyon, Bordeaux… La manifestation parisienne du 9 mai s’inscrivait donc à la fois dans la mobilisation annuelle « traditionnelle » face à la présence de l’extrême droite dans la rue1, mais aussi dans la nécessaire remobilisation du mouvement social face à ce phénomène.
La présence au débat et à la manifestation de Didier Bernard, délégué CGT de Continental Clairoix, dont la lutte du printemps 2009 était devenue symbolique du « Nous ne paierons pas leur crise ! », et d’un dirigeant de SUD-Rail, marquait la volonté de s’opposer à toute tentative de récupération : les images de la lutte des Contis avaient en effet été utilisées par les organisateurs du 9 mai fasciste.
Cette présence marque un changement qualitatif dans l’histoire des mobilisations du 9 mai, dont le cadre unitaire peut et doit être un point d’appui chaque fois qu’une mobilisation sera nécessaire. Depuis trop longtemps porté presque exclusivement par les organisations libertaires, il devra être élargi à d’autres forces, non seulement syndicales mais aussi sociales et politiques.
Alexandre Timbaud