Ce week-end s’est tenue, à Paris, la première réunion du Conseil politique national (CPN) élu lors du congrès. Comme toujours, l’ordre du jour était chargé, d’autant que s’imposait une discussion sur le fonctionnement du CPN, du Comité exécutif (CE), du lien entre les deux instances et l’élection du CE.L’élection a eu lieu mais la discussion sur le fonctionnement n’est évidemment pas achevée, notamment parce qu’il n’existe pas de formule magique organisationnelle pour que chacun se sente partie prenante d’une direction. Cela dépend avant tout de la dynamique de travail collectif que le CPN parviendra à mettre en place. Il faut pour cela en passer par la définition des tâches de chacune et chacun, au CPN comme au CE.
Deux nouvelles porte-parole, Myriam Martin, enseignante en lycée professionnel, et Christine Poupin, technicienne dans l’industrie chimique, ont été élues avec 97 pour, 6 contre, 4 abstentions, soit 94 % des votes exprimés.
Les membres du CPN ont également débattu de l’analyse des révolutions du Maghreb et du Machrek, de la situation créée par la catastrophe nucléaire au Japon, de l’approfondissement de la crise économique, avec notamment ses derniers développements en Europe et sa traduction en France : l’aggravation des politiques d’austérité malgré l’affaiblissement de la base sociale de Sarkozy, mais aussi la poussée du Front national. En lien avec cette situation, une résolution a été votée majoritairement, actant une série de campagnes prioritaires. Il convient d’en défendre les revendications dans des cadres unitaires existants, ou d’aider à en mettre en place de nouveaux, mais aussi de diffuser nos propres arguments et réponses politiques. Il s’agit, dans la continuité des premières propositions adoptées par notre congrès (autour du document « Nos réponses à la crise »), de décliner de façon cohérente et convergente une vaste campagne contre les politiques d’austérité et la crise. Les terrains d’intervention prioritaires sont dès lors l’opposition à la dette et l’austérité et la défense du droit à la santé, l’antiracisme et l’antifascisme, la mobilisation pour sortir du nucléaire, la solidarité avec l’ensemble des révolutions dans le monde arabe, ce qui implique le refus de l’intervention impérialiste en Libye et de la dictature de Kadhafi. Le NPA est également partisan d’une mobilisation d’envergure à l’occasion de la réunion du G8 à la mi-mai. La campagne contre le G8 et le G20 peut en effet constituer un point de ralliement, permettant une mise en cohérence des différentes mobilisations.
Un texte appuyé sur l’analyse de la situation (crises, révolutions arabes, gauche « FMI », montée du FN…) a été adopté. Il formule la proposition politique du NPA s’agissant des échéances électorales de 2012. Dans les semaines qui viennent, il mènera une bataille publique pour une candidature de rassemblement anticapitaliste, sur la base d’un programme d’urgence pour les luttes, en toute indépendance de la gauche libérale du directeur du FMI, du PS et d’EÉ-LV, incapable d’offrir une alternative et qui cogère la crise du système comme le montre la politique menée par les gouvernements socialistes espagnol ou grec. Conscient que ce projet est partagé bien au-delà du NPA, celui-ci souhaite en débattre avec les forces qui ont combattu cet automne pour la grève générale, pour le retrait du projet de loi sur les retraites dans son ensemble, pour une autre répartition des richesses et qui militaient pour aller jusqu’au bout de l’épreuve de force avec le gouvernement. Il souhaite associer à cette démarche les travailleurs, les jeunes à la recherche d’une issue à la crise sociale et politique, les militants syndicalistes et des mouvements des sans, les anti-impérialistes et les altermondialistes, les féministes et les écologistes de terrain, celles et ceux qui militent à Attac ou à Copernic, l’immense majorité de militants du mouvement social qui ne sont aujourd’hui pas organisés dans un parti. Afin de soumettre cette proposition politique, nous souhaitons rencontrer l’ensemble des forces syndicales, associatives, politiques à la gauche du PS, sous des formes appropriées.
Après avoir fait le point en mai, le CPN proposera aux militantEs du NPA de trancher en juin. Ce CPN a permis de commencer à sortir de la paralysie révélée par le récent congrès.
Ingrid Hayes