Publié le Dimanche 29 novembre 2015 à 10h52.

CPN : Sous le signe de l’état d’urgence

L’essentiel de ce CPN a été consacré à la discussion sur la situation nouvelle créée par les attentats du 13 novembre, la guerre et la mise en place de l’état d’urgence...

Il avait deux autres points à l’ordre du jour : notre positionnement pour les élections régionales et la préparation de la présidentielle. Cet ordre du jour a été un peu bousculé afin de pouvoir participer, dimanche, au rassemblement de solidarité avec les migrantEs, rassemblement interdit par la préfecture.

Contre la barbarie djihadiste, la guerre et l’état d’urgence

Un large accord s’est dégagé autour de la résolution sur les attentats et la nouvelle situation politique : elle a été adopté par 70 % du CPN, des camarades s’abstenant parce qu’ils n’y retrouvaient pas certains développement sur les tâches. 

Il s’agissait de définir les coordonnées de la nouvelle situation. D’abord rappeler notre position par rapport à Daesh et à ses attentats abjects : « une organisation militaire, intégriste religieuse, basée sur la terreur, ennemie du mouvement ouvrier, des femmes et de tous droits démocratiques » ; dire « Non à l’état d’urgence et au racisme ! Non à l’union sacrée avec le gouvernement ! Défendons nos libertés démocratiques ! » Et faire le lien entre ces mobilisations et les luttes sociales : « ceux qui nous imposent ou applaudissent la mise en place de l’état d’urgence sont les mêmes qui s’acharnent contre le code du travail, les syndicalistes, le mouvement social dans son ensemble. » Dans ce cadre, il y a un rendez-vous important, avec en particulier la journée nationale du 2 décembre en solidarité avec les travailleurEs d’Air France.

La lutte contre la politique du gouvernement, c’est aussi la seule façon de s’opposer à la progression du racisme dont se nourrit le FN. Les surenchères sécuritaires accompagnent les surenchères militaristes alors que « la riposte guerrière et impérialiste ne fait qu’aggraver les choses ». « C’est pourquoi, à la logique de guerre impérialiste nous opposons la nécessité de la solidarité internationale concrète avec les peuples de la région qui luttent en pratique contre Daesh comme contre Assad, en donnant les moyens y compris militaires de la lutte de leurs organisations démocratiques et non confessionnelles. [...] Nous demandons le retrait du PKK de la liste des organisations terroristes et l’arrêt de la répression des organisations kurdes par l’État turc, allié de la France. Et nous défendons la nécessité élémentaire de protéger les populations pourchassées de Syrie et d’Irak en leur accordant le droit d’asile en Europe. »

« La réponse au terrorisme de Daesh ne peut venir que des solidarités et des luttes des classes exploitées pour défendre leurs droits sociaux et démocratiques, de la solidarité internationale avec les peuples du Moyen-Orient ou d’Afrique. L’heure est au rassemblement de toutes celles et tous ceux qui refusent la fuite en avant militariste, la guerre, les interventions impérialistes comme la fuite en avant sécuritaire pour combattre la barbarie capitaliste qui engendre la barbarie du terrorisme et des intégrismes religieux. »

Bientôt les élections régionales

Une motion concernant ces élections a elle aussi été adoptée à une large majorité. D’une certaine façon, elle est la mise en œuvre sur le terrain électoral, alors que nous n’avons pu présenter de listes, du contenu de la résolution politique : « Les seules listes qui, au niveau national, se situent sur ce terrain sont les listes présentées par Lutte ouvrière. Aussi, quels que soient les désaccords que nous avons avec ces camarades, le NPA appelle à voter pour ces listes, clairement dans le camp du monde du travail et en totale indépendance vis à vis des partis au pouvoir nationalement ou localement. » Les camarades de la plateforme 1 ont défendu une formulation plus ouverte.

Le chantier de la présidentielle...

Le CPN a adopté une motion d’organisation de la conférence nationale qui décidera de notre politique pour l’élection présidentielle de 2017. Au stade actuel, le travail de la commission présidentielle mise en place au dernier CPN n’a abouti ni sur l’élaboration d’un texte définissant nos axes de campagnes ni sur la ou le candidatE qui les porterait. Le chantier reste ouvert...

Mais ce CPN représente un pas en avant dans la discussion et la formulation des éléments essentiels qui nous rassemblent.

Yvan Lemaitre

Résolution politique votée.

Motion sur les élections régionales.