Les assemblées générales préparatoires à la conférence nationale du NPA des 19 et 20 mars se sont tenues, et ont donné les résultats suivants : 41 % pour la plateforme A, 24 % pour la plateforme B, 29 % pour la plateforme C et 6% pour des plateformes locales (chiffres avant validation par la CN). À cette occasion, nous redonnons donc la parole aux trois plateformes.
Plateforme A - Enfin engager la bataille...
Les AG préparatoires à la CN confirment une très large volonté des militantes et des militants du NPA de s’engager dans la bataille pour faire entendre une voix anticapitaliste et révolutionnaire dans la campagne présidentielle, présenter une candidature du NPA.
Les positions défendues par la plateforme A ont rencontré un large écho (plus de 41 % des votes) et ont contribué à nourrir la discussion politique sous l’éclairage de la lutte pour le retrait de la loi El Khomri, de l’irruption de la jeunesse avec les travailleurEs sur le terrain des luttes sociales et politiques.
La montée du mécontentement, les tensions au sein de la gauche gouvernementale qu’il provoque viennent encourager la contestation dans la jeunesse et le monde du travail. Elles donnent encore plus de force aux raisons que nous avons de présenter une candidature anticapitaliste et révolutionnaire.
Nous voulons permettre au mécontentement, à la colère, à la révolte de s’exprimer aussi sur le terrain électoral pour rejeter et condamner le gouvernement Valls-Hollande et sa politique entièrement soumise au patronat et aux banques. La droite de plus en plus extrême et l’extrême droite veulent dévoyer le mécontentement des classes populaires au nom de la démagogie nationaliste, xénophobe et raciste pour, au final, poursuivre et aggraver la même politique.
Les uns et les autres sont au service des classes dominantes.
Il est indispensable que puissent s’exprimer les classes exploitées pour faire en sorte que leur bulletin de vote devienne, pour toutes et tous, un encouragement à s’organiser, à faire de la politique afin de résister et lutter pour leurs droits.
Face à tous les partis institutionnels qui servent le patronat, nous voulons aider les travailleurs et la jeunesse à devenir leur propre représentant politique, à prendre leurs affaires en main pour imposer leurs droits, changer le rapport de forces et devenir les acteurs de la transformation révolutionnaire de la société.
Pour que nous puissions relever ce défi nous devons nous donner les moyens de rassembler toutes les forces disponibles au sein et autour du NPA en tirant ensemble les leçons des derniers mois.
Nous savons qu’il ne sortira rien de bon pour le monde du travail des manœuvres et tractations qui se déroulent au sein du PS. Rien non plus à la gauche du PS. Mélenchon est candidat sur un programme et des idées qui ne se situent pas sur le terrain des travailleurEs. Le PC ne sait pas à quelle sauce il sera mangé et par qui. L’ensemble des députés du Front de gauche ont voté l’état d’urgence et la poursuite de la guerre.
Nous voyons bien que le seul fait de prétendre s’opposer à la politique du gouvernement ne peut constituer une base politique ni pour une candidature ni pour un rassemblement ou une alternative.
Les camarades de la plateforme C ne peuvent que se convaincre que la seule façon d’œuvrer à l’émergence d’une nouvelle représentation politique du monde du travail est que le NPA se donne les moyens de défendre son propre programme, ses propres idées.
Il est indispensable d’avancer une politique pleinement indépendante des institutions atour d’un programme d’urgence anticapitaliste, internationaliste et révolutionnaire.
La discussion de la CN doit nous permettre d’aller plus avant pour rassembler autour de la candidature qui apparaît comme la plus consensuelle, celle de Philippe Poutou, mais cette candidature doit être collective avec une équipe de porte-paroles, Armelle, Christine, Olivier et Philippe, et une direction de campagne reflétant à la proportionnelle les différentes plateformes que le CPN qui suivra la CN mettra en place.
Équipe d’animation de la plateforme A
Plateforme B - Maintenant, rassembler pour agir
Les votes des AG locales n’ont donc pas donné de majorité absolue pour l’une des plateformes électives. Un certain nombre de camarades n’ont pas voté, pour des raisons diverses. Cependant les désaccords ne sont pas insurmontables, il est possible de trouver une sortie « par le haut ». La PF-B l’a toujours affirmé, nous voulons un accord large, qui ne se limite pas à une alliance entre deux courants, car nous savons que pour construire une dynamique et obtenir les parrainages nécessaires à la présentation d’un candidatE, il faut entraîner toute l’organisation.
Nos débats ont montré que Philippe Poutou peut être ce candidat, qu’il peut porter notre voix à tous et toutes, quelles que soient nos nuances, dans le cadre d’une équipe de porte-paroles comportant les différentes sensibilités de l’organisation.
Les interventions faites par les camarades des différentes plateformes dans les débats ont montré aussi qu’il est possible de voter lors de cette conférence, à une large majorité, une orientation définissant les grands axes de notre campagne :
Elle doit être tournée vers les luttes, la construction d’un mouvement d’ensemble du monde du travail, unitaire et offensif, contre le gouvernement et le patronat. Contre la loi travail, mais aussi contre l’état d’urgence, le racisme, les guerres et les grands projets nuisibles comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Elle doit mettre en avant des mesures de rupture anticapitaliste : interdiction des licenciements, réquisition des banques, annulation de la dette, partage du temps de travail, ouverture des frontières, désarmement de la police…
Dans ce cadre, nous dénonçons le Front national, en aucun cas le défenseur des classes populaires, mais leur ennemi, le défenseur le plus déterminé et le plus violent du patronat.
Notre campagne doit assumer que l’une de nos propositions est de construire un parti pour représenter les intérêts du monde du travail, pour rassembler toutes celles et tous ceux qui ne se résignent pas à la crise du capitalisme et veulent une rupture avec ce système, avec les institutions nationales et européennes.
Réussir la campagne présidentielle, obtenir les parrainages administratifs des maires puis les moyens financiers de se présenter aux législatives, cela nécessite un effort de toute l’organisation dans la même direction, mettant au second plan les divergences. Il faut donc dégager des moyens humains (permanents, équipes pour entourer le candidat…). Les courants et fractions qui participeront à l’équipe d’animation doivent s’engager à mettre leur énergie au service de la campagne et à ne pas critiquer le candidat et ses interventions.
Nous sommes convaincus que, malgré nos divergences, ces points sont partagés par la grande majorité de l’organisation et permettraient de construire une dynamique, s’appuyant sur les mobilisations en cours, tirant les bilans des expériences des mobilisations en Grèce, dans les pays arabes, renouant avec un NPA qui se présente comme une force à la fois ouverte et radicale, voulant rassembler dans les luttes et assumant son propre programme politique, voulant se construire tout en travaillant à son propre dépassement pour la construction d’un parti qui défende jusqu’au bout les intérêts de la classe des travailleurs et travailleuses.
Équipe d’animation de la plateforme B
Plateforme C - Maintenir l’unité et l’utilité du NPA
Notre CN a lieu au bon moment pour comprendre les enjeux réels de nos débats. Elle doit trancher deux questions essentielles : devons-nous présenter un candidatE en 2017 ? et si oui pour quoi faire ?
Une force politique dans le prolongement des luttes
Participer à l’élection présidentielle n’est pas une évidence tant les institutions françaises cultivent le « sauveur suprême » et l’écrasement démocratique, plus encore à l’heure de l’état d’urgence. N’ayant aucune garantie que le mouvement social aura d’ici avril 2017 la force de s’imposer comme acteur politique bouleversant le calendrier électoral et institutionnel, un candidatE NPA serait la seule parole qui se fera l’écho de ces luttes, pour dire que la politique commence au moment où l’on s’affronte au système institutionnel dévoué au capitalisme. Une parole enfin pour que se forge une force politique des exploitéEs et des oppriméEs dans le prolongement des luttes sociales actuelles.
Car là est la deuxième question à trancher : quel sera le message du NPA ? Il ne sert à rien de faire comme si nous étions d’accord à 99 % : au-delà de points communs évidents, il y a bien deux positions, la A et la C, qui ne se traduiraient pas de la même manière, ni à l’échelle grand public d’une campagne présidentielle, ni dans nos meetings, pour celles et ceux qui se mobilisent et cherchent un engagement politique. Un engagement qui rompe avec la social-démocratie mais aussi avec ceux qui, comme EELV ou le Front de gauche, se moulent dans la représentation institutionnelle et ses compromissions.
Pour une campagne d’agitation anticapitaliste
Le rejet de la loi El Khomri, la libre circulation et l’accueil des migrantEs, l’arrêt du projet de NDDL et la sortie du nucléaire, entre autres, portent en germe un affrontement à la logique capitaliste. Nous voulons nous
appuyer sur ces exigences portées par les mouvements sociaux pour tracer une perspective anticapitaliste d’affrontement contre le système et ses institutions... Parler d’une nouvelle représentation politique pour les exploitéEs et les oppriméEs n’a rien d’une formule incantatoire, d’autant moins quand les mouvements sociaux s’affirment avec force comme un acteur politique qui rebat les cartes de la routine institutionnelle.
Loin d’une campagne de propagande pour la révolution et le communisme, nous voulons une vraie campagne d’agitation anticapitaliste et concrètement révolutionnaire qui s’adresse à la fois à tous et toutes les exploitéEs mais aussi aux militantEs des mouvements actuels pour dire que nous voulons ensemble, non seulement construire les affrontements contre le gouvernement Hollande-Valls-Macron, mais aussi un outil politique anticapitaliste au service de ces luttes. Un outil qui rassemble massivement et qui pose la question du pouvoir, mais qui, avec l’expérience de la faillite de la direction Tsipras et des débats actuels dans Podemos, s’oppose aux institutions dévouées aux capitalistes en France et en Europe.
À la CN, choisir et rassembler
Pour la plateforme A, un tel profil se noierait dans les eaux tièdes du réformisme. Nous pensons au contraire que s’affronter réellement au système capitaliste suppose de participer et de peser dans les mouvements tels qu’ils peuvent être. C’est là le rôle d’une organisation utile, comme nous l’avons forgée avec la création du NPA en 2008 dans la foulée des deux campagnes électorales d’Olivier Besancenot. Loin de choix superflus ou diviseurs, c’est le type de profil dont nous avons besoin pour obtenir les signatures et pour notre campagne.
Nous abordons donc cette CN avec la volonté d’aboutir à une majorité politique autour de ces objectifs : maintenir l’unité et l’utilité du parti impose de faire les choix de profil politique qu’impose une situation exigeante.
Équipe d’animation de la plateforme C