Dans un contexte de provocations réciproques, de l’extrême droite intégriste chrétienne américaine auquel répond l’extrême droite intégriste musulmane, Charlie Hebdo a cru devoir prendre part à cette situation en publiant dans son dernier numéro des caricatures de Mahomet déclenchant une polémique pour le moins exagérée. Charlie Hebdo a atteint son objectif, faire parler de lui, mais, ce faisant, il participe à cette agitation démagogique, politique des tensions et de diversion à laquelle les médias se complaisent à donner la plus grande publicité. La liberté d’expression n’est pas en cause pas plus que la liberté de critiquer ou de se moquer des religions, bien évidemment. Le délit de blasphème n'existe pas, cependant, à sa manière, Charlie Hebdo participe à l’imbécillité réactionnaire du "choc des civilisations". Plus qu'une maladresse. Les peuples, et particulièrement ceux qui depuis la révolution tunisienne jusqu’à celle de la Syrie, se sont soulevés pour leur émancipation, méritent mieux que ces surenchères démagogiques.
Montreuil, le 20 septembre 2012