Si la question des migrants n’est pas liée seulement au racisme, il en est un des fondements, et c’est logiquement un des thèmes sur lesquels s’appuient ceux qui les combattent. Une exposition tente d’analyser le sujet. Au Musée de l’Homme (Paris), jusqu’au 8 janvier 2018.
La notion de race a été invalidée par l’Unesco en 1950… en théorie ! Le Musée de l’Homme, initialement avatar d’un monde colonial et raciste, se penche aujourd’hui sur l’étude cohérente et globale des phénomènes de racialisation, des contextes dans lesquels ils se sont développés, sur les idées d’ethnocentrisme, de hiérarchisation, d’essentialisation et d’assignation identitaire. Une exposition historique, sociologique et anthropologique, immersive et émotionnelle, qui espère encourager la réflexion personnelle, déconstruire les préjugés et délivrer un message d’espoir.
Autour de cette exposition, deux ouvrages :
– Le catalogue de l’exposition, Nous et les autres. Des préjugés au racisme, magnifiquement illustré et fidèle aux thèmes et au message. Un ouvrage collectif sous la direction d’Évelyne Heyer et Carole Reynaud-Paligot (coédition Muséum national d’Histoire naturelle / La Découverte, 2017, 19,90 euros)
– Un livre pour la jeunesse, Ta Race ! Moi et les autres, écrit par Marie Desplechin et illustré par Betty Bone. Des pérégrinations de l’Homosapien aux découvertes de la génétique, des violences des conquêtes et du commerce triangulaire aux persécutions religieuses, du nazisme au génocide rwandais, cet ouvrage très documenté et très bien illustré permet aux jeunes lecteurs de mieux appréhender l’impasse des théories racistes et la violence qu’elles génèrent, sans lourdeur et sans morale (coédition Muséum national d’Histoire naturelle / Éditions courtes et longues, 2017, 19,50 euros).
Catherine Segala