Mini-série produite par la BBC, 2020. Sortie en France en 2021. Sortie DVD.
Ce n’est pas une série au sens habituel. Certes, elle a été faite pour la télévision, diffusée sur la BBC en 2020. Mais pas de saison une ni deux. Seulement cinq épisodes, et chacun dure entre une heure et 1 h 30. Donc pas de phénomène de dépendance. Et pourtant, à la fin de la dernière partie, on a envie d’en voir d’autres.
C’est vraiment super, c’est puissant et efficace. Le réalisateur raconte cinq histoires qui se situent dans les années 1960, 1970 et 1980, qui concernent toutes la communauté antillaise des Caraïbes. Et toutes se déroulent à Londres en Angleterre. Le racisme quotidien est dénoncé, un racisme d’État que subissent les NoirEs des Caraïbes, quoi qu’ils ou elles fassent, où que ce soit.
Des histoires de résistance et de colère
D’abord autour du restaurant « le Mangrove » victime des persécutions provocatrices et répétées des policiers qui ne supportent pas que les NoirEs puissent s’amuser, manger, chanter, vivre leur vie, comme s’ils étaient « chez eux ». Puis lors d’une soirée dansante clandestine où les jeunes se retrouvent entre elles et eux, un peu tranquilles. Puis un jeune qui veut entrer dans la police pour changer les choses de l’intérieur contre l’avis de son père qui se bat dans un procès contre des policiers qui l’ont agressé. Puis un jeune emprisonné à la suite du soulèvement dans le quartier londonien de Brixton en 1981. Enfin un enfant ayant des difficultés pour lire qui sera envoyé dans une école pour enfants « en dessous de la normale ». Sa mère prenant conscience d’une politique éducative raciste grâce à des militantes, va lutter pour le réintégrer. Toutes ces histoires sont issues de faits réels, elles racontent une société raciste et violente, véritable produit du colonialisme. Chaque épisode est une occasion surtout de raconter la résistance des NoirEs — jeunes ou vieux, femmes ou hommes — individuelle, familiale, collective, de raconter leurs colères, leurs révoltes, leurs combats pour leur dignité et pour l’égalité.
Le reggae de Bob Marley
Tout le long, les 5 films se déroulent dans une ambiance très musicale, du reggae essentiellement de ces années, une musique qui respire la colère contre les oppressions. D’où d’ailleurs le nom de la série « Small Axe » qui vient d’une chanson de Bob Marley. Un DVD pas cher mais certainement trouvable dans les bibliothèques municipales. Une série que Steve McQueen a dédié à « George Floyd et à tous les autres Noirs, visibles ou invisibles, qui ont été tués pour ce qu’ils étaient, aux États-Unis, au Royaume-Uni et partout ailleurs ».