Ça licencie partout, dans tous les secteurs d’activité, dans toutes les régions. Dans les grosses comme les petites boîtes, individuellement ou collectivement. L’heure est à l’organisation de la mobilisation.
TUI-France, une des plus grosses agences de voyages, licencie 600 de ses 900 salarié.es. Malgré les profits, malgré toutes les aides publiques encaissées. Et ce, sans scrupule, en pleine crise sanitaire qui donne aux patrons un prétexte ou une opportunité de se débarrasser de tout ce qui gêne la remontée des dividendes dans les poches des actionnaires.
Mais, loin de se résigner, une équipe de salariéEs, syndicalistes à la Cgt notamment, a décidé de riposter. En colère et déterminéEs à la fois, avec culot tant l’arrogance patronale est forte, ces salariéEs recherchent les moyens de résister et les solutions pour changer la donne. Logiquement, elles et ils se tournent vers l’extérieur, sollicitent les soutiens, la solidarité chez les salariéEs ailleurs, les syndicats, du côté des élu.es locaux comme des partis politiques de gauche.
Prendre des initiatives
Ils constatent la terrible absence d’initiatives larges et convergentes de la part des confédérations syndicales et ne comprennent pas pourquoi cette inertie (nous non plus d’ailleurs). Mais ils ne plient pas, qu’à cela ne tienne, les « TUI-France » lancent leur appel à l’unité, à la lutte ensemble contre les licenciements, partout, dans tous les secteurs, dans toutes les villes. Le dimanche 9 novembre, ils ont organisé un « meeting » en ligne, car malheureusement, il y a le confinement, comme pour compliquer encore plus la bataille. En fait c’était une Assemblée générale, regroupant quand même entre 60 et 70 salariéEs, du privé ou du public, des étudiantEs, des militantEs, toutes et tous concernéEs de près ou de loin par les licenciements, par la nécessaire défense des emplois.
Il s’agit d’échanger sur la situation, sur comment retrouver confiance et perspective, comment tisser des liens si utiles pour mener la bataille. Et puis quoi faire ? D’où l’idée d’une initiative nationale, une manifestation contre les licenciements et les suppressions d’emplois. Une autre « AG » est programmée pour le dimanche 29, toujours en ligne évidemment. Un mode qui complique un peu les relations militantes mais c’est aussi un avantage car comme il n’y a pas besoin de se déplacer, le système « visio » permet d’élargir plus facilement. Et l’objectif est bien là, d’être plus nombreux, qu’il y ait plus de « boites » et d’équipes militantes représentées, sur un territoire plus large. Avec la volonté de concrétiser un rassemblement, une manifestation peut-être d’ici la fin de l’année.
Refusons le droit de licencier
De toute façon, quelque soit la situation sociale et les difficultés qui vont avec, il y a de quoi tout tenter. Il est forcément important que nous aidions les camarades de TUI, que nous les soutenions dans cette initiative qui correspond aux besoins de très nombreux/ses salariéEs en lutte ou qui essaient de mener les batailles. Le « tous ensemble », cette idée de la convergence, c’est fondamental pour changer rapport de force. Mais c’est aussi incontournable, car s’opposer aux licenciements c’est une question politique.
Que ce soit dans le commerce, le textile, l’industrie automobile, la téléphonie, l’énergie… il y a toujours un prétexte pour licencier, la concurrence, le Brexit, l’informatisation, maintenant la crise sanitaire mais partout c’est la course au profit, c’est le pouvoir patronal de virer des gens, c’est le pouvoir patronal et la propriété qui est le problème. C’est bien contre le droit de licencier, pour l’interdiction des licenciements qui est à l’ordre du jour. Car face au droit de licencier et le droit à la propriété, il y a notre droit à l’emploi, le droit à vivre de son travail, décemment.
Face aux logiques folles de la course à la rentabilité, nos réponses ne peuvent pas être que défensive. Il ne s’agit plus seulement de défendre son emploi, il est question aussi du mode de production à revoir, de quoi produire et comment, de ce qui est utile ou pas, des besoins sociaux, de la reconversion des emplois vers des secteurs vitaux… Tout est don question d’organisation économique, sociale et donc politique.
Donc oui encore une fois, l’appel et les initiatives de salariéEs de « TUI-France » mérite tout notre attention et tout notre soutien. Il y a un besoin que toutes les équipes militantes concernées par les suppressions de postes, le chômage, se retrouvent pour engager la riposte. L’idée d’une manifestation nationale fait son chemin, ce serait l’occasion de montrer la colère et de commencer à changer le rapport de forces.