On honore encore la plus belle icône de la Commune de Paris, celle qui succomba à l’hôtel Oasis, Louise Michel. Mais on oublie combien Marseille a aussi été une ville insurrectionnelle en 1871. Cet ouvrage collectif rappelle les heures brûlantes de la ville où celle-ci ne s’illustrait pas seulement comme aujourd’hui par la mort brutale de jeunes gens mais par l’exécution de jeunes anarchistes membres de l’Internationale, tels le typographe André Bastelica. Par diverses fenêtres, l’ouvrage scrute l’insurrection marseillaise et examine l’âge, le sexe ou la profession des insurgés de la Commune de Marseille. Les artistes, comme Rosa Bordas qui chante « la Canaille », sont très présents parmi les communards. En cela, l’actuelle « Marseille Provence 2013 » fait triste figure avec ses artistes au garde à vous. À l’époque, c’est l’AIT qui tient la ville dans ses mains dans une alliance avec les radicaux, comme l’illustre Gaston Crémieux honteusement exécuté sur l’ordre direct de Thiers. On retiendra l’intéressant corpus de textes en occitan et de chansons célébrant l’événement.
Christophe Goby
Histoire : 1870-1871. Autour de la Commune de Marseille sous la direction de Gérard Leidet et Colette DrogozSyllepse, 2013, 15 euros