À bas bruit, le pouvoir colonial est en train d’organiser une dépossession en règle des collectivités locales au profit de l’État. Et les réactions des premiers concernés sont bien en deçà des enjeux de cette affaire.
L’octroi de mer est un impôt indirect taxant les produits importés au profit, lors de sa création des « finances de la colonie ».
Au fil du temps, cette taxe vitale pour les communes est devenue aussi un outil de protection de la production locale en contournant de façon évidente les principes néolibéraux de l’Union Européenne capitaliste.
Le remplacement de cet « octroi » par la TVA aura à termes les effets suivants :
1. L’État reprend la main. Et même si les sommes reversées aux Collectivités sont en principe au début équivalentes (ce qui semble l’unique préoccupation de certains élus à courte vue), il n’y a aucune garantie quant à la suite.
2. Le rôle un tant soit peu protecteur pour la production locale de cet impôt disparait complètement sans aucune garantie que les prix baissent.
3. Un instrument permettant une certaine influence sur la vie économique, sur la régulation des importations, sur les choix en fonction de critères sociaux (taxer les produits de première nécessité ou taxer les produits de luxe, par exemple) ou écologique, (favoriser la transition écologique ou laisser faire les lois du marché capitaliste), disparaitra illico.
Certains clameront que ce sont vaines spéculations et que seule l’indépendance, etc.
Il n’empêche : on ne fait pas avancer la décolonisation en laissant le pouvoir central reprendre sans coup férir toutes les parcelles de « prérogatives locales ».
Le rôle d’éluEs soucieux de défendre la population c’est non pas de se contenter de parler à l’oreille des ministres, amis ou pas, mais d’appeler la population à mener ce combat, ce qu’elle aura plus de chances de faire si l’octroi de mer est vraiment utilisé dans son intérêt !