Décidément, on a mal à un certain syndicalisme, dit « d’accompagnement ». On peut en effet parler de « carpettes » pour désigner certaines centrales, devant une telle servilité en un tel moment.
On apprend ainsi qu’en pleine période d’offensives patronales, avec la destruction de milliers voire de millions d’emploi, des syndicats viennent d’écrire un courrier à Macron – président détesté des FrançaisEs – dans lequel ils osent déclarer : « Les organisations signataires considèrent que les partenaires sociaux, représentants légitimes des employeurs et des salariés, ont un rôle majeur à jouer. Nous partageons en effet une même volonté de préserver nos entreprises et nos emplois. […] nous engageons un travail de réflexion pour aboutir à des réponses concrètes. » Cette lettre, datée du 22 juin 2020, a pour signataires les organisations CFDT, CGC, UNSA et CFTC, mais aussi Medef, CPME, U2P et FNSEA, bref la totalité du monde patronal et de ses larbins syndicaux.
L’heure est donc aux grandes manœuvres pour éviter l’explosion sociale. La nomination récente du Premier ministre entre dans ce cadre, lui qui est un spécialiste des relations avec les syndicats. En conséquence, un des premiers à saluer sur France Inter cette nomination a été Jean-Claude Mailly, longtemps dirigeant de FO, vivant depuis de sa retraite dorée et de ses activités en conseil en restructuration d’entreprise.
Nombreux sont ainsi les dirigeants syndicaux à avoir des dettes envers le pouvoir, entre rémunérations annexes, embauches de proches et faveurs diverses. De multiples ficelles que le patronat et ses alliés savent tirer en cas de difficultés. C’est précisément le cas en ce moment, où les travailleurs/euses auraient au contraire besoin de l’unité de toutes leurs organisations.
Mais, à la base, les adhérentEs des syndicats sont heureusement plus indisciplinéEs. À nous de faire connaître ce courrier honteux et passé presque inaperçu pour distendre certains liens… avant de les rompre !