Lundi 13 mai, à Lyon, l’incendie d’une usine désaffectée a tué trois Roms dont un enfant. Deux mois après un incendie similaire qui avait eu lieu à Aubervilliers (93) sans faire de victimes, ces faits nous rappellent les conditions dans lesquelles les Roms sont obligéEs de vivre, harceléEs et traquéEs par les forces de police du ministère de l’Intérieur. CitoyenNEs européenNEs, les Roms n’ont pourtant pas les mêmes droits : celui de travailler, de se loger ou de se soigner correctement. Plus de 400 camps illégaux ou squats plongent des milliers de familles dans la plus grande précarité, maintenant cette population dans la misère et l’insécurité, avec les plus grandes difficultés pour avoir accès aux soins ou à la scolarité.Et pourtant, la réaction du gouvernement à ces faits dramatiques récurrents est d’accentuer le harcèlement dont sont victimes les Roms, comme l’a annoncé M. Valls après l’incendie de Lyon : « Ces squats, comme les campements de fortune, doivent être évacués chaque fois quand ils présentent, ici comme ailleurs, de vrais dangers. » Ce dernier déclarait déjà le 14 mars dernier à propos des expériences telles que les villages d’insertion : « Hélas, les occupants des campements ne souhaitent pas s'intégrer dans notre pays pour des raisons culturelles ou parce qu'ils sont entre les mains de réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution. »Cette politique conduit à ces drames humains et tente de diviser un peu plus la population. Il est plus facile pour Valls de mettre en cause la supposée culture des unEs et des autres que la politique du gouvernement auquel il appartient. Un gouvernement dont on a vu en matière de logement des annonces non suivies des faits, comme les fameuses réquisitions qui n’ont jamais eu lieu. Une politique qui, avec un ministre de l’Intérieur comme Valls, est dans la totale continuité de ses prédécesseurs, une politique des plus répressives à l’encontre des victimes de la misère qu’engendre la crise du système capitaliste, une politique qui n’a pas peur de flirter avec le racisme.Thibault Blondin
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