Entre 1979 et 1989, le peuple nicaraguayen, derrière le Front sandiniste de libération national (FSLN), s'est libéré de la dictature de Somoza, soutenu par l'impérialisme américain. La contre-révolution armée s'est installée au frontière du pays plongeant le pays dans la guerre et les difficultés économiques durant cette décennie. Lors des élections de 1990, le FSLN a perdu le pouvoir et un pouvoir néolibéral s'est installé. En 2006, Daniel Ortega, un ancien guérillero du FSLN et ancien président, a repris le pouvoir et au fil des années il enfonce le pays dans la dictature. En 2018, une réforme de la sécurité sociale met le peuple pacifiquement dans la rue. Ortega réprime les manifestations en faisant tirer à l'arme de guerre sur la foule. Il y a 300 morts et 2 000 blessés.Depuis cette date, la répression est terrible sur l'ensemble de la société et l'opposition de gauche qui n'a pas été tuée ou emprisonnée, tente de se réorganiser depuis l'extérieur du pays mais aussi à l'intérieur du Nicaragua.
Mariana Sanchez, militante internationaliste, s'entretient avec Mònica Baltodano. Elle était commandante de la guérilla du FSLN, une des seules trois femmes à porter ce titre. Mònica participa à la libération de Managua en 1979, après avoir été à la tête d’un front militaire. Après le victoire de la révolution, elle fut vice-ministre sous le premier gouvernement sandiniste, députée puis conseillère municipale. Opposante de longue date à la dictature Ortega, persécutée, elle est désormais en exil et a été déchue de sa nationalité et tout perdu, dont sa pension de retraite. Elle continue de se battre depuis le Costa Rica notamment avec l’Articulation des mouvements sociaux, qui tente de construire une alternative de gauche, tout en se coordonnant avec l’ensemble de l’opposition démocratique.