Publié le Mercredi 4 mars 2020 à 11h39.

Jeunesse : Poèmes à crier dans la rue

Anthologie de poèmes pour rêver un autre monde. Poèmes réunis par Jean-Marie Henry, images de Laurent Corvaisier. Éditions Rue du Monde 15,50 euros. À partir de 8 ans.

À l’occasion du Printemps des poètes, Rue du Monde réédite un ouvrage de 2007, 60 poèmes qui s’érigent contre la misère et la guerre, pointent l’injustice, rejettent l’aliénation, chantent le besoin de liberté, de paix, -d’invention pour rêver un autre monde.

Trois parties

– Les poèmes à crier mes révoltes et mes colères ;

– Les poèmes à crier la paix et la liberté ;

– Les poèmes à crier l’espoir d’un autre monde.

Sans parler de Paul Éluard (Liberté), Aragon (Cessez-le-feu), Taslima Nasreen (les Filles de la confection), nous croisons toute la révolte de Verlaine à nos jours : Yannis Ritsos, Nâzim Hikmet, Gilles Vigneau, René Char, Alexandre Romanès, etc. Ces poèmes sont beaux bien sûr, la beauté est un messager universel, mais surtout ils sont vrais, forts, réalistes, militants, ils font mal et ils font du bien, ils soulèvent le cœur et donnent conscience d’appartenir au monde de ceux qui se révoltent et espèrent.

Les illustrations représentent un orchestre, que l’on peut imaginer Tsigane, qui joue et chante tout au long des pages pour soutenir et ponctuer la déclamation, la musique, que l’on entend sortir de l’accordéon et du violon, donne de la force et du rythme.

Des exemples

NOUS CONSTRUIRONS LE MONDE...

Nous construirons le monde

Qui nous le rendra bien

Car nous sommes au monde

Et le monde est à nous

Guillevic

 

VOILÀ

Je suis dans la clarté qui s’avance.

Mes mains sont pleines de désirs, le monde est beau.

Mes yeux ne se lassent pas de voir les arbres,

les arbres si pleins d’espoir, les arbres si verts.

Un sentier ensoleillé s’en va à travers les mûriers.

Je suis à la fenêtre de l’infirmerie.

Je ne sens pas l’odeur des médicaments.

Les œillets ont dû fleurir quelque part.

Et voilà, mon amour, et voilà, être captif,

là n’est pas la question,

la question est de ne pas se rendre...

Nâzim Hikmet

 

Éteignons les écrans, prenons nos enfants par la main et allons crier des poèmes dans les rues !