Après quelques jours de balbutiements, la campagne pour remplacer DSK à la tête du FMI bat son plein. Et l’une des favorites n’est autre que Christine Lagarde, actuelle ministre des Finances. Sans surprise, cette candidature est appuyée par la plupart des dirigeants européens de droite mais pas seulement. En effet, elle a reçu un soutien de poids, celui de la première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry qui a affirmé dimanche soir que ce « serait une très bonne chose pour notre pays et pour l’Europe ». Ben voyons ! On pourrait s’en étonner comme le fait François Bayrou en disant que les socialistes « ne savent plus exactement où ils habitent » mais ce serait avoir la mémoire bien courte. Ce serait oublier que Dominique Strauss-Kahn a obtenu la présidence du FMI en novembre 2007 grâce, en particulier, à l’appui inconditionnel de Nicolas Sarkozy. On peut donc penser que l’actuel soutien de Martine Aubry n’est qu’un simple échange de bons procédés.
Mais cela pose problème à plus d’un titre. Outre le fait que Martine Aubry défend une figure emblématique du gouvernement Sarkozy et principale maître d’œuvre de sa politique d’austérité, il s’agit aussi d’une ministre impliquée dans le scandale de l’affaire Tapie. Selon le rapport de la Cour des comptes, Christine Lagarde est soupçonnée d’abus d’autorité, ce qui aurait permis à Bernard Tapie de récupérer 403 millions d’euros prélevés sur fonds publics, dont 230 millions sont allés directement dans sa poche. Martine Aubry l’aurait-elle oublié ?
Guère possible puisque ce sont les socialistes eux-mêmes qui ont saisi la justice dans cette affaire. Ce dont témoigne ce soutien, même si des voix divergentes au PS se sont fait entendre depuis, c’est que la politique de sauvetage du système capitaliste sur le dos des peuples que mène le FMI n’est en rien remis en cause par les socialistes. Pitoyable !
Sandra Demarcq