Dans le journal financier les Échos du 12 novembre, on apprend plusieurs nouvelles intéressantes.
En novembre 2009, de hauts dirigeants de la banque étatsunienne Goldman Sachs ont eu une réunion avec des financiers et l’ancien Premier ministre de Malaisie ; à l’ordre du jour, le blanchiment de 2,7 milliards de dollars détournés d’un fonds appartenant à l’État malaisien. Au total 4,5 milliards de dollars auraient été détournés de ce fonds initialement créé au prétexte de moderniser et financer des projets d’aide au peuple malaisien. Plusieurs autres banques sont suspectées dans cette affaire, dont le Crédit suisse ou encore la filiale luxembourgeoise de la banque privée Edmond de Rothschild. Inutile de dire que des commissions importantes ont été encaissées par les banquiers…
La banque UBS (Union des banques suisses) est quant à elle accusée aux États-Unis d’avoir sciemment trompé ses clients en leur vendant des titres pourris. Pour le même motif, la Bank of America a déjà dû payer une amende considérable (mais ses dirigeants vont bien, merci pour eux). Par ailleurs, UBS est actuellement en procès en France pour avoir favorisé le transfert discret en Suisse de milliards d’euros (« entre 3,7 et 23 milliards d’euros selon les évaluations ») pour les faire échapper aux impôts français.Voilà les nouvelles d’une seule journée ! Tout cela n’empêche pas les banquiers de plastronner. Dans le même numéro des Échos, le patron de la Banque postale, Rémy Weber, déclare ainsi fièrement : « Nous sommes une banque citoyenne, nous devenons une banque complète ». Banque complète, cela veut dire faire du business comme le font les autres sans guère de scrupules. Et de menacer les cadres de la banque qui ne se couleraient pas dans le nouveau modèle : « Certains ont besoin de temps pour montrer leurs compétences. […] Une minorité d’entre eux réalise que le métier ne correspond pas à ce qu’ils attendaient. La chance que nous avons, c’est que nous pouvons proposer à ceux qui le souhaitent d’autres postes dans le groupe. » Autrement dit, allez voir ailleurs !
Dix ans après la crise financière, en dépit des révélations multiples sur les malversations, les banquiers se portent bien et, en France, la Banque postale qui, jusqu’à présent, échappait à ce modèle, s’apprête à le rejoindre à marche forcée.