Publié le Lundi 4 mai 2020 à 21h38.

Réouverture des écoles ? Les travailleurs de l’éducation sont les mieux placés pour décider

Macron, désavoué par son propre Conseil scientifique, Philippe a dû désavouer mardi dernier en partie le plan de réouverture annoncé quelques jours auparavant par Blanquer… 

Sous la pression d’une colère montante, ils improvisent, étalent les délais, divisent selon les régions et les classes d’âges. Ils essayent de se dédouaner de leurs responsabilités... au moment où ils prennent le risque d’une nouvelle explosion de l’épidémie dans l’environnement scolaire. Mais avant tout, ils continuent à exercer leur pression pour que l’école réouvre et serve de garderie pour les plus petits. 

Le constat est pourtant là, à quelques jours de la date annoncée : rien n’est prêt. 

Nettoyage et désinfection des locaux, accueil des enfants avant et après la classe mais aussi le mercredi, mise à disposition de locaux supplémentaires pour le dédoublement de classes, restauration, transport : tous ces points posent problème dans les communes chargées d’organiser l’enseignement primaire. Et ces problèmes concernent tout autant les collèges et les lycées. 

Des communes prévoient déjà d’appeler les agents à travailler dès le 4 mai. Pour reprendre les cours dans des conditions à peu près correctes d’accueil, il faut aménager les locaux pour permettre la distanciation sociale.

Les masques, gel, savon, sont pour le moment insuffisants. Les locaux doivent être désinfectés aussi bien que les jeux d’enfants, tout au long de la journée, ce qui exige du personnel en nombre…

Des locaux déjà exigus pour les dédoublements des CP et CE1 en zone prioritaire (REP+) (nécessitant souvent, comme à Lormont, des Algeco) ou pour des classes jusqu’à 30 élèves dans les autres écoles, ne pourront contenir les 15 élèves préconisés. Et ce nombre de 15 sera de toutes façons intenable avec les plus petits. 

Quant aux points d’eau, ils sont insuffisants pour que les enfants puissent se laver souvent les mains. 

Pour les repas, ce seront des repas froids ou des sandwichs tous les jours, sans doute pris à sa place dans les salles de classe. 

Pour les transports scolaires, Philippe a avoué son renoncement et son incapacité à trouver une solution. 

Les municipalités anticipent le fait que les agents ne pourront être tous présents, avec forcément des malades ou de personnels fragiles ne pouvant reprendre. On imagine l’impossibilité de prendre en charge tout ce travail supplémentaire. 

Pas question pour autant d’embaucher, ni d’augmenter les bas salaires... 

L’ensemble des travailleurs de l’Éducation et des collectivités concernés doivent discuter et trouver ensemble les moyens d’imposer leurs exigences, avec les parents. 

Face à un pouvoir qui prend des risques avec notre santé et avec celle des enfants, c’est à nous de poser nos conditions, et si elles ne sont pas réunies, pas question de reprendre.