Les hôtesses et stewards d’Air France sont en grève du 27 juillet au 2 août à l’appel d’une intersyndicale des navigants (UNSA PNC, SNPNC/FO, SUD Aérien, SNGAF, CFTC). La CFDT a finalement suspendu son préavis, et la CGT, tout en « soutenant » la grève, n’y appelle pas... Au cœur du conflit, la renégociation de l’accord collectif déterminant les conditions de travail et de rémunération des personnels navigants commerciaux (PNC). L’actuel accord doit arriver à expiration à l’automne. Il est le résultat du précédent plan d’entreprise Transform 2015 et avait coûté beaucoup aux PNC : réduction des équipages et des temps de repos, flexibilité accrue, perte de rémunération… Malheureusement, la plupart des syndicats PNC qui appellent aujourd’hui à la grève ne remettent pas en cause toutes les attaques déjà subies avec l’accord Transform... qu’ils avaient signé en 2012 !
Devant la grogne des hôtesses et stewards, le nouveau PDG d’Air France arrivé début juillet, Jean-Marc Janaillac, propose une trêve en reconduisant l’accord actuel, mais seulement pour 18 mois au lieu des 60 habituels, et avec au passage de nouvelles réductions dans le nombre de PNC par équipage. Il a déjà agi de même avec les pilotes qui se sont mis en grève fin juin. Temporiser semble donc être pour le moment le seul objectif de ce nouvel arrivant proche de François Hollande. Le seul mandat qu’il aurait reçu serait donc de calmer le jeu à Air France, sous les feux de la rampe depuis « l’affaire de la chemise » ? Combien de temps ? Au moins jusqu’à la prochaine élection présidentielle ! Pour la suite, le nouveau PDG aurait déjà annoncé en privé ne pas être à Air France pour y rester très longtemps. Les salariéEs de la compagnie peuvent donc s’attendre à un nouveau changement en 2017.
Dans ce contexte, l’intersyndicale centrale d’Air France tient bon. Elle publie un tract commun, avec les syndicats appelant à la grève ou non, réaffirmant ses principales revendications et sa volonté de voir changer la gestion de l’entreprise. Air France est une compagnie qui se porte bien. Mais si les PDG valsent, le plan d’entreprise lui reste globalement le même : austérité à tous les étages !
Face à cela, les militantEs anticapitalistes feront tout pour que l’intersyndicale soit une force de propositions pour améliorer tant les conditions de travail et de rémunération des salariéEs que de voyage des passagers, et d’action pour imposer ces améliorations.