Publié le Dimanche 6 mars 2016 à 09h39.

Air France : La croissance low-cost...

En septembre dernier, la direction d’Air France menaçait les salariéEs de 3 000 licenciements. Après une première mobilisation, et une chemise arrachée, elle faisait en partie marche arrière et promettait un plan de croissance pour la compagnie. Depuis, les très bons résultats 2015 sont sortis...

Grâce à la baisse du coût du carburant mais surtout aux efforts imposés depuis 3 ans aux personnels, le groupe Air France-KLM présente cette année des résultats en très forte augmentation : le résultat d’exploitation s’élève ainsi à 816 millions d’euros, et sur l’année 2015, le groupe a pu investir 1,54 milliard d’euros, tout en réduisant sa dette de 1,1 milliard d’euros.

Mais ces bons résultats n’empêchent pas M. Alexandre Begoügne de Juniac, PDG du groupe Air France-KLM... de promettre de nouveaux efforts pour les salariéEs. Ainsi, 1 600 suppressions de postes supplémentaires sont annoncées pour 2016, certes sous forme de départs volontaires et pas de licenciements. Ces départs peuvent être une aubaine pour certains salariéEs en fin de carrière, qui vont de fait profiter d’une préretraite payée par la collectivité. Mais pour celles et ceux qui restent, cela veut dire une augmentation de la charge de travail ! Quant au plan de croissance promis, il ne se fera que dans les filiales low-cost : développement de Transavia (filiale low-cost d’Air France-KLM), création d’une filiale à bas coût pour la maintenance…

Pour la direction, réduire les coûts sans compensation

La direction d’Air France a encore devant elle plusieurs chantiers qui pourraient s’avérer socialement dangereux pour elle. Des négociations avec les pilotes, puis avec les hôtesses et stewards, doivent s’engager. Les pilotes viennent de perdre un procès sur l’application du dernier plan antisocial. Cela risque de muscler les négociations vis-à-vis d’une direction qui n’a qu’une seule attente : réduire toujours les coûts sans proposer une seule compensation aux salariéEs. En parallèle une intersyndicale réunissant toutes les catégories de personnel continue de faire des propositions alternatives aux plans de la direction. à cela s’ajoute, dans l’aérien comme ailleurs, une forte grogne contre la loi du travail.

Autant d’éléments qui peuvent nous faire espérer une mobilisation d’ampleur à Air France. Mais pour le moment rien n’est encore fait, et notre responsabilité est de continuer à militer au quotidien pour rassembler les salariéEs du secteur.

Correspondant