Du 11 au 14 juin, les pilotes d’Air France ont pris la relève d’autres secteurs professionnels en grève pour des revendications catégorielles, mais dans le contexte de la lutte générale contre la loi El Khomri.
D’ailleurs, la plupart des syndicats de l’intersyndicale Air France (CGT, SUD Aérien, FO, SNPL, Alter, SPAF et la section PNC de l’UNSA) ont aussi appelé à la journée du 14 juin, même si, concrètement sur Air France, seuls CGT et Sud Aérien ont appelé à la grève.
Concernant la grève des pilotes, le gouvernement a aussi essayé de pousser la direction d’Air France à négocier rapidement pour désamorcer cette nouvelle grève à l’ouverture de l’Euro, comme il l’a fait il y a quinze jours avec les contrôleurs aériens qui ont obtenu des garanties d’embauches et 5 % d’augmentation de salaires, comme avec les fédérations cheminots, même si là l’accord proposé est un marché de dupes.
La direction d’Air France a donc essayé, elle aussi de désamorcer la grève, mais sans succès. Il faut dire quand même que l’enjeu est un nouveau pas dans l’application du plan Perform 2020, visant à obtenir à nouveau de forts gains de productivité.
Ce plan touche toutes les catégories (personnel au sol, navigants commerciaux et techniques)
Les pilotes ont refusé fin mai le volet pilotes de ce nouveau plan d’augmentation d’heures de vol et de baisse des règles de rémunération. Les conséquences de ce plan, c’est en gros l’équivalent d’un mois de travail en plus par an avec la promesse d’une légère augmentation de rémunération. Des mesures identiques sont avancées dans l’accord en négociations actuelles avec les trois syndicats PNC.
Après le refus de cette signature, la direction a décidé la mise en œuvre unilatérale de mesures de restriction de salaires et d’augmentation des heures de vol qui avaient été acceptées en 2012 devant le chantage à la mort prochaine d’Air France avancée par De Juniac….Le SNPL refusait la mise en œuvre ayant cette fois compris que les chiffres catastrophiques annoncés par la direction était un montage pour obtenir l’accord des principaux syndicats à de profondes attaques.
Donc, la mise en œuvre de ces attaques est le point de départ de ce mouvement, mais beaucoup de revendications concernent tous les salariés de la compagnie, notamment l’exigence d’un plan de développement de l’activité avec des salariés Air France et non pas en déportant celle-ci vers KLM, Transavia ou les sociétés de sous-traitance, pour accroître les gains financiers.
Il n’a malheureusement pas été possible de faire converger tous les syndicats pour une action commune à partir du 11 juin. Seul Sud Aérien pour les personnels au sol de la plateforme de Roissy a appelé le 11 juin à partir en grève en même temps que les pilotes.
CorrespondantEs