Publié le Jeudi 2 mars 2017 à 07h02.

Air France : Turbulences

On pourra dire que la semaine passée a été dense à Air France...

Lundi, les pilotes ont voté à 56 % pour donner leur accord à la création d’une nouvelle compagnie low cost nommée Boost basée sur Roissy. Avec des avions pilotés par eux... mais avec des hôtesses et stewards aux salaires 45 % moins élevés !

Mais mardi, les syndicats de pilotes ont déclaré de façon unanime que le projet sur les salaires et la durée du travail n’est pas signable et que la direction devait rouvrir les négociations. Ils dénoncent la politique d’affaiblissement d’Air France dont la flotte est en diminution, la direction faisant passer le trafic par KLM où Transavia.

Le même jour, les syndicats d’hôtesses et stewards, à l’exception de la CGC qui représente 30 % dans cette catégorie, ont rompu toutes négociations et appelé à la mobilisation.

Et jeudi, les syndicats stupéfaits découvraient dans la présentation des résultats annuels que les 14 membres du comité exécutif Air France-KLM se sont augmentés de 67 % ! La direction affirme que c’est seulement 41 % , voire 17 %, sans être capables de l’expliquer... Mais le chiffre est là : 5 millions d’euros en 2016, contre 3 millions l’année précédente...

La colère qui monte

L’indignation est énorme dans les rangs des personnels, qui n’ont vu aucune augmentation générale depuis 2012, sous prétexte de sacrifice à fournir pour redresser la compagnie aérienne. Et les résultats financiers d’Air France-KLM sont en constante augmentation. Le résultat d’exploitation augmente de 30 % : un milliard d’euros !

Vendredi, FO a repris la proposition de SUD de déclencher un mouvement le jour de la négociation salariale. La CGT a aussi rejoint l’initiative et l’UNSA doit se réunir pour décider. Ce mardi 7 mars, ce sont donc les principaux syndicats au sol qui appellent à la grève et à manifester.

En pleine affaire Fillon et Le Pen, où l’on apprend qu’être assistant parlementaire fictif vaut plus de 4 000 euros mensuel (voire 7 000), les jeunes mécanos et pistards qui tournent à 1 300 euros sont énervés... Et après un mois de décembre qui a vu – à l’issue d’un mouvement massif – la victoire des 8 000 salariéEs de l’industriel contre le projet de filialisation, la voie est ouverte pour un grand mouvement sur les salaires et l’emploi à Air France.

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