Ils sont des centaines, ce mardi matin 17 mars, rassemblés devant la porte 4 des Chantiers de l’Atlantique, à Saint-Nazaire 44. Ils demandent la fermeture du site.
« Est-ce vraiment » essentiel à la vie du pays « de continuer à se rassembler à 5 000 personnes sur le site pour produire des paquebots qui n’ont socialement aucun caractère urgent ? » interroge la CGT dans un communiqué publié lundi, disant craindre la création d’« un foyer centralisé d’épidémie que nous rapporterions à la maison en rentrant le soir ».
Le syndicat FO demande de « mettre l’entreprise en confinement et les salariés au chômage technique en leur assurant un maintien de salaire à 100 % ». « Les Chantiers de l’Atlantique c’est 3 300 salariés, près de 5 000 sous-traitants et intérimaires et les quelque 1 200 membres d’équipage du paquebot Apex, que nous devons livrer d’ici à la fin du mois, qui travaillent dans des espaces confinés », explique le syndicat qui demande une fermeture à l’image de celles annoncées par Michelin ou PSA. Ou de MAN, usine à côté (650 salariés, produisant des énormes moteurs). Ou le chantier italien Fincantieri qui a décidé d’arrêter ses activités.
« On ne refuse pas de travailler, mais les gars sont inquiets. Salariés et sous-traitants, on est plus de 10 000 sur le site. Alors qu’on interdit les rassemblements, qu’on demande aux gens de rester chez eux et de ne même pas aller dans les parcs, ici on se côtoie tous. Pas de gel, pas de masques. La direction n’a proposé que des mesurettes ! ». L’inquiétude est grande alors que les sorties en ville sont contrôlées, les promenades interdites sur les plages et dans les espaces verts.
Finalement, les Chantiers de l’Atlantique finalement fermés jusqu’au 5 avril
S’ajoutent les problèmes de santé préexistants dans la région.
En amont, en septembre 2019, une étude de l’ARS (Agence Régionale de Santé) a révélé un taux de surmortalité de 28% (38% pour les hommes
En aval, l’axphyxie de l’hôpital est dénoncée depuis des mois par les personnels et les manifestantEs pour les retraites depuis décembre.
Il y a urgence à fermer les usines dont la production n’est pas vitale (mais à rouvrir celle des produits indispensables comme les masques et les savons, comme à Plaintel, près de Saint-Brieuc, où l’usine Honeywell (ex-Sperian) fabriquait des masques respiratoires jetables jusqu’à l’été 2018), de développer les tests et les enquêtes épidémiologiques et de donner les moyens à l’hôpital (postes, lits et salaires).