La STPI est une société sous-traitante appartenant au groupe Veolia travaillant pour les usines PSA de Mulhouse et de Sochaux. Véolia est ce groupe qui vient de dépenser 3,4 milliards d’euros dans la guerre inter capitaliste qui l’oppose à Suez et qui bloque partout la satisfaction des revendications les plus urgentes, en particulier dans les activités de sous traitance pour Renault ou PSA.
D’abord sur le site de l’usine de Mulhouse puis sur celui de Sochaux, les travailleurs de STPI se sont mis en grève le mercredi 14 octobre. Les grévistes (26 sur un effectif total de 30) expliquaient dans leur appel soutenu par les syndicats de PSA Mulhouse : « Cela fait des années que nos salaires n'ont pas bougé. Nous n’avons pas d'augmentation, pas de 13e mois, pas de prime de doublage, pas de prime de participation. Pourtant ça n’empêche pas la direction de nous mettre la pression pour travailler plus, mais sans jamais mettre du monde en plus ». Le succès de la collecte de soutien témoigne de la sympathie des autres salariés de ces usines PSA.
La grève s’est arrêtée mardi 20 octobre 2020. Voilà le compte rendu d‘un correspondant NPA militant dans l’usine PSA de Mulhouse :
« Après 5 jours de grève nos camarades de STPI ont repris hier après-midi le travail la tête haute. S'ils n'ont pas obtenu ce qu'ils revendiquaient, ils se sont renforcés. La grève a démarré d'abord à Mulhouse dans un petit secteur puis ceux de Sochaux les ont rejoint.
C'est la première fois que les ouvriers des 2 sites faisaient grève ensemble. Ils ont débattu, décidé ensemble, ils demandaient des comptes tous les jours à leur délégation : ils ont dirigé démocratiquement leur propre grève. Ce ne fut pas facile parce qu'ils ont en face d'eux 3 patrons : ceux de STPI, de Veolia et de PSA.
Cela prouve que même quand on n'est pas nombreux, on peut relever la tête et lutter. Et cela, la direction de PSA le sait, elle a bloqué l'accès du Montage à Sochaux aux salariés de STPI qui voulaient y défiler car elle craint le virus de la grève.
Les camarades de STPI ont commencé la grève ensemble, ils l'ont terminé ensemble. Ils ont obtenu 300 euros de prime pour la fin du mois (puis 300 fin 2021 puis 300 courant 2022), 3 jours de grève payés, le démarrage des négociations salariales en novembre (ce devait être en mars 2021), et du personnel en plus à Sochaux (2 en plus par équipe).
Leur grève est pour nous tous, la démonstration que dans cette période de crise les ouvriers peuvent relever la tête.
C'est un exemple à suivre ! »