Pionnier dans l’application des ordonnances Macron, PSA veut décidément tirer plus vite que son ombre. Quelques jours après la parution, le 22 décembre 2017, du décret d’application de la loi travail Macron sur les ruptures conventionnelles collectives, PSA était la première entreprise après Pimkie à vouloir l’appliquer dans les usines du groupe.
Et PSA recommence aujourd’hui avec la possibilité laissée aux patrons d’imposer une augmentation de la durée du travail sans réelle compensation salariale. PSA a ainsi annoncé aux 3 000 salariéEs de l’usine de Vesoul (Haute-Saône) son intention d’augmenter leur temps de travail de 35 à 37 h 45 par semaine, soit une augmentation de 7,8 %, avec pour « contrepartie » une hausse des salaires limitée à… 2,8 %. Et en plus la direction prévoit de supprimer 150 contrats CDI par an d’ici à 2020.
Une attaque permise par le macronisme
Merci Macron ! Jusqu’à maintenant une telle remise en cause des contrats de travail était impossible. Avec un accord passé avec des syndicats majoritaires, une direction patronale peut maintenant l’imposer. Chez PSA, lieu d’une longue tradition de magouilles avec des officines maison ou avec des syndicats champions dans l’accompagnement des politiques patronales, il se trouve des syndicats dans l’usine de Vesoul pour relayer les arguments de la direction. Le délégué du syndicat FO, nouvellement à la tête du Conseil d’entreprise, une nouvelle institution Macron, a déclaré : « On est hyper concurrencé sur ce marché des pièces détachées, donc il faut être vigilant et flexible. Aucun salarié ne souhaite perdre son emploi ». Et cela pour accepter le chantage et travailler plus ! La CFTC est moins enthousiaste, refusant aujourd’hui de donner un « chèque en blanc » à la direction.
Cela ne passe pas ! Ces annonces de la direction de PSA rencontrent des résistances parmi les travailleurs. Des premiers débrayages ont perturbé la production jeudi 17 et vendredi 18 mai. De nouvelles actions sont prévues le 22 mai. Ils ont été soutenus par le syndicat CGT, qui dénonce les projets de PSA.
Cette annonce de PSA dans l’usine de Vesoul est une première application des lois travail Macron sur la durée du temps de travail et la remise en cause des 35 heures. Elle suscite beaucoup d’inquiétudes et de discussions dans la grande usine de Mulhouse, située à une centaine de kilomètres de Vesoul. Et au-delà, ce sont bien sûr touTEs les salariés qui sont viséEs. C’est donc bien la résistance qui est l’ordre du jour, et la construction d’un touTEs ensemble !
Correspondants