Publié le Mardi 9 juin 2009 à 19h58.

Obama : la musique change… pas les paroles 

Grande mise en scène mondiale pour le discours du Caire d’Obama. Retransmis en direct sur tous les médias possibles par la Maison Blanche, c’était prétendument le discours de la réconciliation des USA avec le monde arabe… avec le monde musulman plutôt, car le choix fait par les experts communicants de la Maison Blanche était bien de tout mettre sur un terrain religieux. Citations appuyées du Coran, ou même du Talmud et de la Bible,  invocations de Dieu...

Tout était donc dans la symbolique : il faut dire que, en matière d’islamophobie, le curseur mis par Bush et les évangélistes laissait de la marge. Le discours d'Obama n'en reste pas moins sur un terrain mettant la religion comme identification première pour tous les peuples du monde. Cette enveloppe religieuse va de pair avec le soutien appuyé à la monarchie saoudienne et au président égyptien, Hosni Moubarak, dont les droits de l’Homme sont bien la dernière préoccupation. Toute cette entreprise de marketing politique visait plus à effacer l’effet déplorable de la paranoïa antimusulmane de Bush qu’à annoncer une nouvelle politique. La musique change, pas les paroles.

Concernant Israël, Obama reprend la position traditionnelle de Washington. Derrière un ton plus ferme, rien de plus contraignant vis-à-vis du gouvernement le plus réactionnaire qu’ait connu Israël depuis longtemps : aucune contrainte, rien sur le droit au retour ( les camps du Liban n’existent pas dans son discours…). Pire, Obama parle de la crise humanitaire à Gaza, sans un mot pour le millier de morts lors de l’offensive sioniste. Il ne parle des colonies que pour dire qu’il n’en faut pas davantage…

Concernant les interventions en Afghanistan, Bush n’est en rien désavoué, puisque le dispositif montera bientôt à 68000 hommes et 100 milliards de crédits… plus 1,5 milliard d’aide humanitaire. Avec le saint Coran ou la sainte Bible, l’impérialisme continue !