Publié le Mercredi 29 avril 2009 à 17h51.

Organisations de gauche : pour une unité conséquente

Les rencontres de soutien aux luttes, entre organisations et partis de gauche, existent depuis plusieurs mois. Mais il ne faut pas qu'elles se résument à une unité de façade. 

 

 

A l'occasion de la préparation de la journée nationale d'action du 29 janvier, le NPA s'adressait à toutes les organisations de gauche, sans exclusive, et il proposait la mise en place d'un cadre unitaire de soutien aux luttes sociales. Peu d'organisations répondirent, dans un premier temps, à notre proposition. Mais, progressivement, à mesure que grandissaient les exigences de mobilisation face à la crise, ces réunions parvenaient à réunir pratiquement tous les partis et toutes les organisations politiques de gauche. Ainsi, des appels unitaires étaient rédigés pour le 29 janvier, le 19 mars et, enfin, le 1er Mai.

Si ces rencontres ont permis l’expression de l’unité des organisations ouvrières face aux ravages occasionnés par la crise du système capitaliste, elles ont aussi été l’occasion de vérifier des désaccords, parfois profonds, qui les divisent, condamnant les déclarations communes à rester dans des généralités. Il n’a jamais été possible d’avancer la moindre revendication chiffrée, notamment sur les salaires, retraites et minima sociaux. Alors que les plans de suppressions d’emplois pleuvent, il n’a jamais été possible d’avancer la revendication, pourtant très populaire, d’interdiction des licenciements. Le prétexte invoqué par le Front de gauche est qu’il faudrait limiter cette revendication aux seules entreprises qui font des bénéfices, touchent des subventions de l’Etat, et procèdent à des licenciements « boursiers ».

Rien qui puisse répondre à la situation de l’immense majorité des salariés travaillant dans de petites entreprises qui licencient. Ce débat de fond sur la question des licenciements, jusqu’à aujourd’hui refusé par le Front de gauche, interpelle toutes les organisations, syndicales et politiques. Il doit être mené et trouver un débouché revendicatif unitaire. Il n’a pas été possible non plus de tirer un bilan commun des avancées considérables du mouvement social de Guadeloupe et de Martinique, du formidable exemple d’unité populaire, d’organisation démocratique de la lutte et de son haut contenu revendicatif. Nous n’avons jamais prétendu que le mouvement était exportable clé en main en France, mais que les valeurs sur lesquelles il s’appuie et certaines de ses revendications constituent un exemple pour tous.

Face à la situation sociale, les organisations politiques ne sauraient se contenter d’un seul « soutien » dépourvu de contenu. Le prétendu respect des décisions prises par les organisations syndicales ne serait-il pas un prétexte pour ne pas prendre de trop grandes responsabilités, dans des mobilisations qui viendraient troubler la quiétude de la campagne électorale ? Le NPA ne saurait se résoudre à une unité formelle, qui éviterait de répondre aux exigences sociales et aux conditions de leur satisfaction.