Après la débâcle des municipales, le rejet des politiques gouvernementales, Hollande a pourtant creusé le sillon de son orientation, avec la nomination de Manuel Valls chargé d’aller plus vite vers un double cap : l’austérité à perpétuité pour les salariéEs et les cadeaux sans fin pour le patronat !
Note salée pour les salariéEs et la populationIl y a d’abord les 30 milliards de cadeaux aux patrons, en particulier sous la forme de suppression de cotisations sociales. Déjà appliquée pour tous les salaires inférieurs à 1,6 fois le Smic, la suppression serait étendue, avant 2017, jusqu’à ceux qui atteignent 2,1 fois le Smic, soit pour 90 % des salaires. Ce salaire collectif socialisé, payé par les cotisations sociales, c’est le nôtre. Mis en commun dans les caisses de la sécu, il permet d’assurer la protection sociale de toutes et tous mais a toujours été contesté par les patrons, et les gouvernements successifs ont bien souvent conduit des attaques brutales contre la sécurité sociale. Cette fois, au nom de la lutte contre « les abus de la protection sociale », sous les applaudissements de Gattaz et avec la complicité de certaines directions syndicales, Hollande trace bel et bien la voie de sa liquidation ! Ensuite, viennent les 50 milliards d’économies d’ici 2017 : un démantèlement total, une casse drastique des services publics, ceux à dimension nationale tels La Poste, l’Éducation nationale, les transports publics, comme ceux de proximité : les crèches, les associations d’aide à la personne, la culture, l’éducation populaire... Tout cela sans oublier le gel des salaires des fonctionnaires, celui des retraites au-delà de 1 200 euros et l’augmentation des impôts.
C’est eux ou nous !L’ensemble dessine une aggravation de la société à deux vitesses.D’un côté, la majorité des travailleurs vont payer plus pour assurer leurs besoins vitaux avec moins de salaire. Les plus pauvres d’entre eux « bénéficieront » non pas de la solidarité mais des quelques miettes jetées par Valls, le non gel de leurs retraites ou de leurs minima sociaux, pour calmer la toute petite fronde de députés socialistes menaçant de ne pas voter le soutien aux coupes sombres. De l’autre, ça va bien pour les 1 ou 2 % de la société : les profits augmentent, la baisse du prix de la force de travail devient loi, et de nouveaux services payants en matière d’éducation, de santé, de soins à la personne, de culture, seront mis sur le marché... pour celles et ceux qui pourront se les offrir. Enfin, devant la vente à la découpe de l’énergie et de la construction de transports chez Alstom, le ministre du « Dépérissement » industriel, Montebourg, appelle à l’unité nationale ! Nous pensons plus que jamais que l’énergie, les transports collectifs doivent être mis hors marché, retirés de la propriété privée des groupes industriels qui signifie bien souvent leur faillite. Nous saurions mieux qu’eux décider de quelles énergies, de quels transports nous avons besoin pour respecter notre santé et l’environnement !
Donner du souffle à une gauche de combatPour contrer ce « gouvernement de combat », il faut plus que jamais une gauche de combat. Une gauche qui fédère les résistances et les luttes, qui ne transige pas avec les intérêts des salariéEs, des jeunes, du plus grand nombre. Une gauche qui sache donner du souffle, avec toutes les forces qui le voudront, à l’opposition que ce gouvernement mérite. Le 12 avril a été une première réussite pour reprendre la rue et affirmer que nous ne voulons plus d’une politique au service des riches conduite par des politiciens qui ne nous représentent pas. Nous avons commencé à construire : des collectifs locaux unitaires, parfois issus de la campagne municipale ; dans les syndicats, le débat a été vif, et une douzaine de fédérations nationales CGT ont en particulier appelé au 12 ; des associations, notamment celles qui se battent pour l’égalité des droits, tirent aussi des bilans positifs de cette journée. C’est dans ce sillage que doit se situer ce 1er Mai 2014 : à la hauteur de notre colère et de notre espérance, de notre certitude qu’ensemble, nous devons changer ce monde ! Il faut continuer, aller plus loin même : en premier lieu se battre pour le retrait du Pacte de responsabilité, mettre en débat des mesures d’urgence pour rompre avec le capitalisme, décider toutes et tous ensemble des formes de nos actions. Bref, prendre nos affaires en main. Après le 12 avril, après le 1er Mai, on continue !
Roseline Vachetta