Publié le Samedi 19 janvier 2019 à 11h37.

Centres de rétention administrative : solidarité avec les grévistes de la faim !

Le 3 janvier, 40 détenus du CRA de Vincennes entamaient une grève de la faim pour protester contre les conditions innommables de détention, les violences policières et les difficultés d’accès aux soins. 

Cinq jours plus tard, les détenus de Vincennes étaient rejoints par 70 détenus du CRA du Mesnil-Amelot (à proximité de l’aéroport de Roissy), sur des revendications identiques. Vendredi 11 janvier, c’est au CRA de Oissel (à côté de Rouen) que 44 détenus entamaient à leur tour un mouvement de grève de la faim.

Conditions déplorables et violences

Dans ces différents mouvements, les appels des détenuEs décrivent tous des situations similaires : saleté des locaux, douches aux sanitaires, qualité déplorable de la nourriture, humiliations par la police, que ce soit au moment des fouilles corporelles ou lors de divers moments du quotidien. La pratique des « vols cachés » est aussi évoquée, qui consiste à n’annoncer qu’au dernier moment le départ en avion, de façon à ce que les intéressés n’aient pas le temps de prévenir leurs proches ou de déposer des recours. Les violences policières lors des transferts à l’avion sont également très souvent attestées (personnes frappées, ligotées, « scotchées », voire droguées). Dans des lieux concentrant des populations que la précarité a écarté des soins, l’absence de médecin 24/24 h, tout comme la pénurie de médicaments est scandaleuse. Autant de réalités attestées, sous couvert d’anonymat, par les intervenantEs sociaux de la CIMADE autorisés à pénétrer dans les CRA.

Rappelons-nous qu’en ce début d’année, en raison de la loi Asile-immigration, la durée de séjour en CRA est passée de 45 à 90 jours, et concerne environ 50 000 personnes chaque année, hommes, femmes et enfants ! Une honte pour ces prisons remplies d’une majorité de gens n’ayant commis aucun délit autre que de ne pas être en conformité avec la réglementation administrative. La solidarité commence à s’organiser autour de ce mouvement, et un premier rassemblement a eu lieu lundi 7 janvier devant le CRA de Vincennes. Les grévistes de la faim demandent la fermeture du centre de rétention pour raisons d’hygiène et leur transfert vers d’autres établissements : mais les centres de rétention constituent un scandale en soi, et c’est la fermeture des 25 CRA du territoire qu’il faut exiger, dans la rue, comme nous avons commencé à le faire lors de la mobilisation nationale du 18 décembre dernier.

Correspondant