Avec le document d'orientation sur la réforme des retraites, le gouvernement avance à pas comptés tant il sait le sujet sensible aux yeux de la population.En effet, la crise qui s'étend en Europe va avoir pour conséquence de renforcer la précarité, d'augmenter le nombre de chômeurs, de dégrader le niveau de vie et la voie choisie par le gouvernement va inévitablement renforcer cette tendance. C'est pour cette raison qu'E. Woerth, ministre du travail, a tenté de déminer le terrain et de rassurer qui veut bien l'être en réaffirmant, par exemple, que la retraite par répartition ne serait pas remise question.Même s'il n'y a aucun chiffrage des mesures qui seront inscrites dans le projet de loi, les hypothèses que l'on pouvait faire sont vérifiées. Passée sous silence l'augmentation des salaires qui feraient rentrer des cotisations sociales supplémentaires, écartée la piste d'un emploi pour 5 millions de chômeurs qui ferait disparaître la question des déficits.Par le biais de l'augmentation de la durée de cotisations et du report de l'âge légal de départ en retraite, ce sont, une fois de plus, les salariés qui vont payer et la retraite à 60 ans passer à la trappe. C'est là, la tendance lourde de cette « réforme » que ne vient pas infléchir la "contribution" des hauts revenus ou du capital.Pour le NPA, la publication de ce rapport d'étape doit renforcer la nécessité d'une mobilisation unitaire d'ensemble pour construire le rapport de force. Aucune solution allant dans le sens des exigences des salariés ne sortira des "concertations" actuelles. Or, ce qui est en question c'est la répartition inégalitaire des richesses et le fait que 10% de la richesses produites soit passées de la poche de salariés à celle des actionnaires, des capitalistes. C'est cette inégalité qu'il faut remettre en question pour le maintien de la retaite à 60 ans, à 37,5 annuités et 75% du meilleur salaire.Dans cet esprit, la journée de grève et de manifestations du 27 mai doit permettre de bâtir la mobilisation nécessaire.Le 17 mai 2010.