Une heure et demie de parlotte pour 285 000 euros, soit plus de 3 000 euros la minute : c’est la valeur du discours du président des très riches à Versailles. Mais cela ne le rend pas plus important car, derrière les phrases ronflantes et les adjectifs distillés par triplettes par le Versaillais du jour, rien de bien neuf sous le soleil.
Ainsi, Macron a assené l’autojustification de l’action de son gouvernement et de sa majorité. En termes de projet, il a décliné pour la énième fois la « philosophie » de ses réformes passées et à venir : personne n’a de droits (à la protection sociale, à l’éducation, au logement, etc.), chacunE n’a que des devoirs. On s’en doutait déjà : il faudra donc mériter sa retraite ou son indemnisation en cas de perte d’emploi, courir après des services de plus en plus exsangues, et même valider des lois républicaines pour pouvoir pratiquer l’islam en France… « Des choix forts et courageux » d’après le premier de cordée... Les directions syndicales sont, quant à elles, conviées le 17 juillet, avec le patronat, à un « sommet social » : il s’agit au mieux de les engluer dans une nouvelle concertation bidon alors que les grandes décisions sont déjà prises.
Derrière des mots qui ne servent qu’à dominer l’auditoire, ce sont toujours les resucées des vieilles recettes : prendre l’argent public pour le donner aux plus riches, imposer le silence et la soumission au monde du travail, à la jeunesse, aux retraitéEs... Et tout cela « non pas pour favoriser les riches, mais pour favoriser les entreprises ». Circulez, y’a rien à voir !
Au NPA, c’est justement pour tout l’inverse que nous nous battons : prendre aux riches pour satisfaire les besoins du plus grand nombre. Et pour cela libérer la parole, construire les luttes, multiplier les solidarités pour faire respecter la dignité des migrantEs, des travailleurEs acculés par de plus en plus de précarité, des jeunes aux aspirations bafouées par la généralisation de la sélection dans l’éducation, des retraitéEs appauvris.
Ce sont toutes ces mobilisations, ces résistances que nous voulons faire entendre et converger sans attendre pour les faire reculer. Ce sera notre meilleure réponse au président des riches et à toute sa cour de Versaillais.
Cathy Billard