Publié le Mercredi 22 mai 2019 à 12h34.

Contre Macron et l’Europe forteresse, votons Lutte ouvrière… et continuons les combats !

Dimanche prochain, 34 listes se présentent pour les élections au Parlement européen, mais la campagne dans les grands médias se résume à un affrontement entre Macron et Le Pen. Et c’est ainsi que, dans cette farce de démocratie, 60 % des électeurEs s’apprêtent à ne pas aller voter, refusant de choisir entre la politique libérale et répressive du macronisme et l’extrême droite raciste de Marine Le Pen.

Leur Europe au service du patronat et des banques

L’Union européenne s’est toujours construite au bénéfice des capitalistes et du patronat, qui s’en servent pour coordonner leurs politiques afin de concurrencer les autres puissances économiques mondiales. Ainsi, les institutions de l’UE et les gouvernements européens attaquent partout les droits sociaux et démocratiques : privatisation des services publics, dérégulation de l’économie, soumission de l’éducation et de la santé aux besoins du marché…

La Banque centrale européenne et la monnaie unique sont des outils contre les peuples. Et gare à celles et ceux qui voudraient désobéir comme en Grèce, l’UE sera là pour empêcher toute rupture, même partielle, avec l’ordre libéral ! Comme l’avait affirmé en 2015 Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne : « Il ne peut pas y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». C’est dit ! 

À l’offensive contre les immigréEs

L’Union européenne, c’est la liberté de circulation… des capitaux. Mais pour les êtres humains, c’est une toute autre affaire… Avec Frontex et les politiques migratoires mises en place, les États européens ont construit l’Europe des murs, des camps et des barbelés. L’UE et les gouvernements européens ont une responsabilité centrale dans les milliers de mortEs en Méditerranée et dans l’accueil indigne des étrangerEs. Et plutôt que de développer une politique d’accueil, ils externalisent les frontières et sous-traitent la répression des migrantEs à des États comme la Libye, se faisant complice des violences et des mauvais traitements, conditionnant même les politiques de « co-développement » à des engagements quant au contrôle des flux migratoires. Pourtant ce sont bien les États européens, au premier rang desquels la France, qui sont co-responsables de la misère en Afrique, de la crise climatique ou encore des guerres aux quatre coins du monde. Nathalie Loiseau, tête de liste du prétendu « rempart » contre l’extrême droite, n’a pas hésité à déclarer récemment : « Personne ne doit rentrer en Europe s’il n’y est pas invité. » Autant dire l’actualité du combat, auquel le NPA participe pleinement, pour la liberté de circulation et d’installation en France et dans toute l’Europe, pour la solidarité et la coopération entre les peuples.

Pour une voix anticapitaliste et internationaliste

Partout en Europe, les forces réactionnaires, parfois fascistes, progressent sur les ruines et le désespoir créés par l’alternance libérale entre la droite et les sociaux-libéraux. Face à l’Europe du capital, nous ne défendons pas un repli national mais, au contraire, un projet de collaboration internationale des peuples. Dans toute l’Europe et au-delà de la Méditerranée, les classes populaires ont les mêmes intérêts : imposer une Europe au service des travailleurEs et des peuples, avec une planification écologique, la réquisition des banques et des grandes entreprises, pour des droits sociaux égaux pour touTEs. 

Et c’est à partir de la mise en œuvre d’un programme de rupture, porté par la mobilisation des exploitéEs, que se pose la question de l’affrontement avec les institutions européennes. Non comme la clé permettant de retrouver une prétendue « souveraineté nationale » bien illusoire dans le cadre du maintien de la domination capitaliste, mais comme mesure d’autodéfense des travailleurEs et de leurs organes de lutte face au bras de fer que ne manqueront pas d’engager les institutions européennes et les différentes bourgeoisies, et dans l’attente d’une extension du processus aux autres pays européens.

Un projet d’émancipation, révolutionnaire 

Le NPA ne se présente pas à l’élection européenne car, dans cette pseudo-démocratie, il faudrait dépenser un à deux millions d’euros pour être réellement présents. Le NPA appelle donc à voter Lutte ouvrière ce dimanche, malgré nos divergences avec cette organisation, car nous ne souhaitons pas rester neutres et considérons que c’est un moyen d’y faire entendre une voix clairement anticapitaliste et internationaliste.

Au-delà, il faut reconstruire une représentation politique pour les exploitéEs, un projet d’émancipation, révolutionnaire. Cela passe aujourd’hui par le développement des luttes sociales et par leur convergence. Macron et son gouvernement n’ont jamais cessé leurs attaques, ni pendant la campagne électorale ni après.... Nous devons leur résister, et renforcer nos luttes. Gilets jaunes, enseignantEs en grève, travailleurEs en lutte contre leurs mauvaises conditions de travail, contre la fermeture de leur boîte et pour de meilleurs salaires, femmes mobilisées pour l’égalité salariale et le droit à la contraception et à l’avortement, jeunes dans la rue pour la justice climatique... C’est touTEs ensemble que nous pouvons mettre en échec Macron et son monde.