Disons-le clairement, les résultats obtenus par le NPA à ces élections régionales ne sont pas bons. La moyenne sur l’ensemble des 21 régions où nous étions présents s’établit à 3,4 %. Si on ne tient pas compte des trois régions où le NPA a fait alliance avec le Front de gauche, les résultats s’établissent à 2,85 % contre 4,98 % de moyenne nationale lors des européennes de 2009. C’est donc un très net affaiblissement. Dans aucune de ces dix-huit régions, nous ne franchissons la barre des 5 %, même si avec 4,99 % il s’en faut de quelques dizaines de voix en Basse-Normandie. Dans les trois régions où nous faisions liste commune avec le Front de gauche, les résultats sont un peu meilleurs. C’est surtout vrai dans le Limousin avec 13,13 % où la liste se maintiendra au second tour suite aux positions inacceptables du PS. En revanche, en Pays de la Loire, pour quelques dizaines de voix là encore, la liste n’atteint pas les 5 %, bien loin des scores cumulés des élections européennes. L’abstention qui s’élève à 53,6 % a une nouvelle fois particulièrement touché les quartiers populaires avec des chiffres de participation n’excédant pas les 30 % dans de nombreuses villes, parfois moins. Toutefois, lors des élections européennes de 2009, l’abstention avait atteint 59,37 %. D’une élection à l’autre et même si les deux scrutins ne sont pas de même nature, il y a donc eu une petite augmentation de la participation de 5,8 %. L’abstention ne saurait donc expliquer notre baisse. Sur les dix-huit régions conduites par une tête de liste NPA, nous perdons 258 000 voix, soit 35 % des suffrages de juin 2009. Les études sur la composition et la structuration des électorats permettent de tirer de premiers enseignements (voir notamment l’étude du CSA sur son site). À ces élections, les votes en faveur du NPA apparaissent clairement comme issus de l’électorat classique de l’extrême gauche. Dit autrement, c’est surtout parmi les ouvriers et les employés que nous perdons du terrain. Autre modification majeure par rapport à toutes les précédentes consultations, la forte asymétrie dans le rapport homme/femme de notre électorat. À ces régionales, le ratio s’établit à 65 électeurs pour 35 électrices contre une parité parfaite auparavant. Difficile de ne pas faire le rapprochement avec la présence et la médiatisation d’une candidate voilée sur une liste du NPA. Mais cette explication, si elle est bien réelle, ne saurait expliquer la faiblesse de nos résultats. Globalement, c’est d’ailleurs l’ensemble des scores à la gauche du PS qui sont décevants, l’extrême gauche en général étant particulièrement touchée. La faiblesse de la mobilisation sociale à cet automne a bien sûr pesé lourd. Fondamentalement, face à la brutalité de la crise, face à la violence de la politique du gouvernement Sarkozy, nous n’avons pas démontré qu’il était utile de voter pour nous. Le rejet des conséquences de la crise demeure pourtant fort dans ce pays. Face à la droite et sa politique de destruction sociale, il y a urgence à imposer des politiques de rupture, des politiques anticapitalistes et donc indépendantes du Parti socialiste. À nous désormais de trouver les voies pour rendre notre projet audible plus largement.