Publié le Vendredi 7 décembre 2012 à 16h26.

EDITO : Rompre !

Depuis l’arrivée du PS au pouvoir en mai dernier, le Medef a la banane. Il faut dire que le gouvernement Ayrault-Hollande satisfait tous les désidératas du patronat depuis le premier jour de son quinquennat. Certes, de temps en temps, il y a des couacs. Des « gros mots » sont émis par certains ministres, comme par exemple en proposant de nationaliser « de façon temporaire » pour sauver des emplois. Mais très vite tout cela est remis en ordre, oublié. Le budget 2013 est à l’image de cette capitulation, budget d’austérité répondant encore une fois aux volontés des financiers ayant comme fil rouge la réduction des dépenses publiques. Cerise sur le gâteau, via un petit amendement déposé à la va-vite par le gouvernement dans la loi rectificative de fin d’année, un crédit d’impôt de 20 milliards d’euros va être accordé aux entreprises. Joyeux Noël !Face à cette politique, pas d’hésitation à avoir. Il faut clairement être dans l’opposition de gauche à ce gouvernement. Faire en sorte de rassembler toutes celles et ceux qui ne s’aplatissent pas devant la finance. Mais aussi au-delà des paroles, montrer dans les actes également le refus de cette politique, comme par exemple voter contre le budget global et ne pas seulement s’abstenir comme le font les députés du Front de Gauche.Face à ce gouvernement, il faut un autre pouvoir, un autre gouvernement pour rompre avec les politiques d’austérité, s’appuyant sur les mobilisations sociales. Et pour cela, un changement de personne, comme le souhaite Mélenchon qui dit vouloir être Premier ministre dans ses dernières interviews, ne sera pas suffisant. Pense-t-il qu’Hollande et le Parti socialiste, avec qui se font actuellement les majorités, puissent faire une autre politique ? En ce qui nous concerne, nous ne le pensons pas. C’est cela que nous proposons à toutes les forces politiques qui refusent de participer au gouvernement : organiser une véritable opposition de gauche pour définir les axes d’une politique alternative et proposer un débouché politique aux mobilisations sociales. Nous ne lâcherons rien sur ce point car il n’y a pas d’autre issue pour redonner espoir.Sandra Demarcq